Gaelle Constantini, graines d'upcycling
Propos recueillis par Gabrielle Paoli / Colibris - 12 avril 2017
Crédit photo : Fanny Dion
“Depuis toute petite, je suis connectée à la nature. C’est ma mère qui m’a transmis l’amour et le respect du vivant. Il était pour moi inimaginable d’avoir une activité qui ajouterait sur la terre encore de la matière, et donc des déchets.
En arrivant à Paris, je me suis rendu compte qu’il y avait dans cette grande ville, dans les friperies en particulier, une quantité formidable de textile inutilisé. J’ai alors décidé de puiser dans cette matière première abondante pour exercer mon activité de styliste. Cela me permet avant tout de n’avoir aucun impact négatif sur mon environnement. Aujourd’hui, je sors ma première collection de vêtements upcyclés avec un circuit intégralement vertueux. L’approvisionnement permet de recycler et la transformation est faite par des compagnons Emmaüs à Maison Alfort et des membres de Femmes actives à Saint-Denis. En outre, j’anime une fois par mois des ateliers pour sensibiliser le public à ces questions.
C’est un atelier de sensibilisation à l’upcycling comparable que j’ai animé à la Villette le 8 avril dans le cadre du chant des colibris. On a récupéré des tee-shirts donnés par Emmaüs pour en faire des sacs en tissu. Une quarantaine en une journée ! Le plus chouette a été de voir la diversité des participants. On a eu de tout : des enfants et des retraités, des hommes et des femmes, des gens plus ou moins aisés…
Je vis aujourd’hui à Paris, et j’y suis bien, mais je ne peux pas y rester trop longtemps : l’air y est trop pollué, et les espaces verts trop rares… Mais c’est aussi une ville qui avance avec une Maire mobilisée - je sollicite d’ailleurs tout le temps Anne Hidalgo sur twitter pour savoir quand on pourra récolter nos déchets organiques !
Je n’attends pas pour autant que les institutions agissent à ma place. Je fais ma part tous les jours pour cette ville en prenant mon vélo. Et en récupérant les graines des déchets organiques, normalement destinées à la poubelle, pour les planter. C’est autant de vie précieuse qui disparaît et que l’on peut sauver.”
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