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Entretien avec Mathieu Labonne

"Il faut que l'humain change pour que la société change"

Diplômé de Supaéro en 2006, Mathieu Labonne a d'abord travaillé en tant qu’ingénieur-chercheur en climatologie au CNRS puis en tant qu’expert carbone au CEA.  De 2010 à 2014, il est consultant indépendant en gouvernance participative. Fin 2014 il devient directeur de Colibris, qu'il quitte courant 2020. Il est désormais président directeur général de la Coopérative Oasis et président de la SCIC Oasis21. En parallèle, il coordonne depuis 2011 le Centre Amma – Ferme du Plessis et a fondé l’écohameau du Plessis, un écovillage en Eure-et-Loir, où il habite avec sa famille.




Commentaires

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En tant que permacultrice, je me questionne aussi sur la façon de donner écho à cette transition à une large échelle et pour reprendre une idée que vous avez évoqué je pense que telle une onde, aboutir à la transformation d'1 territoire via l'impact que peut créer une ecolieu dans ce territoire au point où les élus soient amenés à s'emparer du sujet et mettre en place des politiques favorables à sa généralisation On peut même oser rêver qu'un jour Colibri n'ait plus de raison d'être parce que les pouvoirs publics en auront pris le relais. Pour cela, il faudrait lever de nombreux freins sur plan légal pour libérer la créativité et laisser aux citoyens qui le champ libre pour inventer des solutions favorables à cette transition.

Ce monde nouveau demanderais des échanges libres entre groupe de personnes, mais pas de hiérarchie.
Chaque membre a sa propre richesse à apporter à l'ensemble. Chacun a sa Lumière à donner pour éclairer l'ensemble, personne n'est là pour "diriger" l'autre. Chacun a son propre Chemin. C'est ensemble que nous pourrons bâtir le nouveau monde.

notre monde est voué à sa perte les oligarchie mondiale ,veulent reduire la population mondiale et tous son écosystème .detruire la faune sauvage ,exterminer toutes présence animale terrestre et marine. ils travaillent sur l inteligence artificielle pour remplacer le vivant ,voir N E O M .ils ne faut pas baisser les bras mais des temps difficiles approche a grand pas

Si c'est de l'animal homo sapiens dont vous parlez, aucun espoir en quelques décennies. Le premier traité d'équitation date d'environ 2700 ans. Il peut encore servir.

Ce qui doit changer est sur le fond simple, c'est notre rapport à l'argent en tant que marqueur social, tel qu'il nous a été inculqué. Il faut craindre et éviter toute interprétation mystico-intello-ésotérico... Le grand projet qui pourrait nous libérer de l'emprise du consumériste, c'est de remettre en lumière notre besoin fondamental d'individuation cher à feu Bernard Stiegler, d'être vraiment nous-même, dans sa version noble, libérée du besoin de possession. Pour cela, la voie qui me semble la meilleure et de couper notre cordon ombilical vis à vis de la consommation : on n'achète plus ce dont on a pas besoin. Le reste suivra et tout pourrait rentrer dans l'ordre avec le temps.

Je crois qu'aucun mouvement ne peut s'occuper de tout, et qu'il y a besoin d'une diversité d'approches pour travailler en parallèle sur des échelles différentes. Ce qui manque peut-être, ce sont des agoras où différents acteurs collectifs de la transition peuvent dialoguer, clarifier les différences de point de vue et les réels désaccords ou conflits qui existent, mais aussi des points de convergence pour déployer des stratégies communes, chacun à sa manière, avec une vision partagée de là où on veut aller. On peut être bloqué dans cet élan par des croyances et des blessures qui conduisent au nom de la bienveillance ou de la paix à l'évitement du conflit qui peut se manifester dans des formes de violence larvée (cf Charles Rojzman sur la thérapie sociale).

Il me semble que la transversalité est une clé : par exemple amener des processus de guérison émotionnelle et des clés de compréhension sur l'impact des traumatismes sur le système nerveux dans des mouvements de lutte politique (cf Somatic Experiencing et NARM, qui s'appuient notamment sur la théorie polyvagale de Porges) ; mais aussi intégrer dans la réflexion des mouvements tournés vers l'action de terrain des analyses sociologiques du fonctionnement de l'oligarchie (politiques, médias, multinationales, banques...) et de la responsabilité concrète des classes dominantes dans la destruction de la biosphère et des liens humains (cf la sociologue Monique Pinson-Charlot, ou encore la récente BD d'investigation sur les algues vertes en Bretagne).

Salam
Respect, honneur, satisfaction