Faire son jardin potager agroécologique
Associer un ancrage dans les valeurs simples de la terre, aux préoccupations de nos vies et de notre environnement, est encore d'actualité.
Faire son potager agroécologique est une vraie liberté, un plaisir personnel et familial, au rythme des saisons. Au-delà, ajoute Pierre Rabhi, "cultiver son lopin de terre, si petit soit-il, est un acte politique, c'est un acte de résistance."
Le choix de retourner personnellement à la terre et de mieux se nourrir
Faire son potager agroécologique est une activité agricole individuelle familiale qui permet de se rapprocher de la nature pour mieux se nourrir et mieux nourrir les siens. C'est un temps où les mains dans la terre, le cœur et le corps peuvent se ressourcer et retrouver l'énergie qui nous accompagnera dans nos projets et notre vie personnelle.
C'est un temps de tranquillité au rythme des saisons et du temps, pour profiter de l'arc en ciel qui se lève, du bienfait de la pluie qui arrose le jardin à notre place,
C'est une décision de reconnaître l'importance pour soi de faire son potager agroécologique et d'aménager ainsi son temps.
Regarder et observer
Les sols sont d'une grande variété : calcaires, siliceux, granitiques, acides, basiques... et ont chacun leur spécificité. Sur un même endroit, les particularités peuvent également différer. Le fait d'être en rapport semaine après semaine avec son sol permet de le connaître et de savoir comment il se comporte ici et là. Naît alors un rapport sensible avec le sol et comme un apprivoisement croisé. Le choix des plantations doit aussi être en harmonie avec le sol. Un arbre inadapté au sol deviendra malingre, malade, sera attaqué, comme en exil, sans rapport équilibré avec le sol qui le porte. C'est pourquoi il est important de s'interroger sur la compatibilité du sol et des plantations, au vu des réactions de la terre.
Fertiliser et soigner
La fertilisation passe avant tout par le compost, technique d'une remarquable efficacité, que les paysans chinois pratiquent depuis plus de 2 000 ans. La fermentation organisée de résidus de récolte, de fumier, de déchets de cuisine, d'herbes sèches, permet d'obtenir des résultats excellents. Le compost retient très bien l'eau, l'air circule mieux et donne à la plante une nourriture équilibrée et abondante, pour une production optimum. En cas de maladie, des soins adaptés peuvent être trouvés, en lien avec la documentation existante et les autres agrobiologistes.
Un potager agroécologique sur son balcon
Pour ceux qui n'ont pas de jardin, il est possible déjà sur un balcon ou un rebord de fenêtre, de faire quelques plantations, à commencer par des plantes condimentaires.
L'association Graine de jardins propose ses conseils et ses astuces. À chacun son petit coin de terre...
Être à l'écoute de sa terre
Une documentation simple permet de commencer, pour acquérir les connaissances de base (cf. livres et liens plus bas). L'agriculture chimique simplifie en donnant l'illusion que cultiver consiste à labourer la terre, mettre des engrais, traiter chimiquement les plantes pour les protéger au moyen de pesticides et récolter en toute simplicité, dans un processus clé en main.
Faire son jardin agroécologique revient en revanche à travailler la terre en apprenant à connaître son sol, à le fertiliser, sans retournement ni bouleversement pour préserver avant tout le cheptel énorme de petits animaux, notamment des vers de terre qui contribuent à l'aération et au drainage des terres. On en trouverait 250.000 dans 500 m2 et il convient de préserver ces fabuleux auxiliaires qui bêchent à la place du jardinier et entretiennent la vitalité du sol...
Être à l'écoute des conseils et des traditions
Les paysans traditionnels, de génération en génération, se transmettaient les connaissances, à commencer par le du coin du jardin où les pommes de terre poussent le mieux...
Les connaissances à défaut d'être académiques étaient néanmoins très approfondies et permettaient de répondre à de nombreuses difficultés aujourd'hui trop souvent résolues par les pesticides, désherbants et autres poisons chimiques. La guerre de 14-18 qui a décimé le monde paysan a beaucoup appauvri aussi le monde agricole de précieux savoirs et savoir-faire.
Les ouvrages consacrés à la culture biologique et aux réseaux agroécologiques permettent de retrouver ces connaissances vernaculaires si précieuses et de tisser du lien.
200 mètres carrés
Les échelles des jardins sont variables mais les lois fondamentales restent à peu près les mêmes. Il n'y a pas un barème qui peut établir qu'avec tant de surface on peut nourrir tant de personnes. Il existe des sols riches naturellement où tout pousse sans efforts particuliers et des sols pauvres qui nécessitent plus de travail, de soin et de fertilisation.
Mais si l'on reste sur la production simple de fruits et légumes sans céréales, dans un système verger-potager très performant c'est-à-dire en cultivant des légumes au pied des arbres, on peut sur 200 m2 obtenir une belle production, voire même une autonomie totale, selon le sol, en fruits et légumes, pour une famille de 4 personnes.