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En moins de deux semaines, plus d’un million et demi de citoyennes et citoyens ont signé la pétition contre la loi Duplomb. C’est un fait sans précédent dans l’histoire des pétitions citoyennes en France.

Pétition contre la Loi Duplomb : bientôt deux millions de voix pour la démocratie, la santé et l’agriculture du vivant

Ce mouvement d’ampleur inédite exprime une inquiétude profonde, légitime et partagée. Inquiétude face à l’impact des pesticides sur notre santé et la biodiversité. Inquiétude face à un modèle agricole qui exclut de plus en plus les paysannes et paysans. Inquiétude face à l’accélération des projets tels que les méga-bassines, qui se heurtent aux réalités écologiques et sociales. Inquiétude face à des lois, des décisions politiques adoptées sans débat public.

Mais c’est aussi, et surtout, l’expression d’un désir clair : celui de voir émerger une politique agricole cohérente, saine, juste et résolument tournée vers le respect du vivant.

Une loi adoptée dans un contexte de crise écologique et démocratique

La loi Duplomb a été adoptée début juillet, en plein cœur de l’été parlementaire, dans un climat politique tendu, et sans débat de fond. Portée par des élu·es sensibles aux intérêts de l’agro-industrie, elle comporte plusieurs dispositions qui inquiètent de nombreux scientifiques, agriculteur·rices, soignant·es et citoyen·nes. Elle a été adoptée le 8 juillet 2025, après un passage à huis-clos en commission mixte paritaire, et votée par les élu·es de l'extrême droite, de la droite et du centre. 316 député·es ont voté pour, 223 contre et 25 se sont abstenu·es.

Parmi ses effets potentiels :

  • Un assouplissement des règles d’usage des pesticides, y compris certains néonicotinoïdes pourtant interdits à l’échelle européenne en raison de leur toxicité.
  • Un encouragement indirect aux grandes exploitations industrielles au détriment des fermes familiales et paysannes.
  • Une facilitation juridique des projets de retenues d’eau type méga-bassines, alors que la gestion de la ressource hydrique appelle au contraire des politiques locales, sobres et partagées.

Ces mesures engagent notre pays sur une voie contraire aux engagements environnementaux de la France, y compris ceux liés à la Stratégie européenne « De la ferme à la table », ou encore à la reconnaissance du droit à un environnement sain, désormais droit fondamental inscrit dans le droit international.

Un signal démocratique clair

La mobilisation contre cette loi ne cesse de croître. Le 22 juillet, la pétition contre la loi Duplomb dépasse les 1,7 million de signatures et les deux millions devrait être atteints voire dépassés rapidement.

Ce chiffre exceptionnel est le reflet d’une prise de conscience : les questions de santé environnementale, d’accès à une alimentation saine, de respect des agriculteur·rices, de souveraineté alimentaire véritable, ne peuvent plus être traitées à huis clos. Elles appellent à une réelle transparence, à un débat parlementaire de fond, et à l’écoute des mobilisations citoyennes.

Comme le rappelle la procédure officielle, une pétition ayant recueilli plus de 500 000 signatures peut faire l’objet d’un débat en séance publique à l’Assemblée nationale. C’est une opportunité pour que la représentation nationale prenne la mesure de cette mobilisation et y réponde de manière responsable.

Le texte de la pétition est consultable et signable en ligne : Pétition en ligne

Santé publique et environnement : des inquiétudes majeures

Chaque année, plus de 65 000 tonnes de pesticides de synthèse sont répandues sur les terres agricoles françaises. Ces produits sont présents dans les sols, l’air, l’eau… et dans nos organismes.

Les études scientifiques sont claires sur leurs effets : développement de certains cancers, troubles hormonaux, effets neurologiques, déclin de la fertilité. Les enfants sont particulièrement vulnérables. Le cancer est aujourd’hui la première cause de mortalité infantile en France.

La biodiversité est également fortement impactée. En Europe, 80 % des insectes volants ont disparu en trente ans. Les populations d’oiseaux des champs sont en déclin constant. Les pollinisateurs s’effondrent. L’agriculture intensive est l’un des principaux moteurs de cet effondrement du vivant.

Une vision différente est possible

« Depuis ses débuts, le Mouvement Colibris dénonce l’incendie qui se propage partout et qui est de plus en plus visible. Les pleins pouvoirs de l’argent et une vision utilitariste du vivant, incluant l’exploitation de l’humain par l’humain, ont déclenché une prédation des ressources naturelles qui met aujourd’hui en danger la vie sous toutes ses formes.  » Le Manifeste des Colibris.

Nous défendons une transition vers une agriculture :

  • fondée sur le respect du vivant,
  • relocalisée et en circuits courts,
  • sans pesticides de synthèse,
  • accessible économiquement à toutes et tous,
  • et permettant aux agriculteur·rices de vivre dignement de leur travail.

Dans toute la France, des groupes Colibris agissent concrètement pour cette transition. À Kembs, on cultive bio et local. À Yssingeaux, on cuisine pour toutes et tous dans un restaurant solidaire. Au Mesnil-Saint-Denis, on composte les déchets organiques du quartier. Et ailleurs, on développe des AMAP, des jardins partagés, des formations à la permaculture, des épiceries coopératives.

Nous soutenons également des propositions de transformation systémique telles que la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA). Inspirée du modèle de la Sécurité sociale, cette initiative vise à garantir un accès universel à une alimentation de qualité, en mettant en place un droit alimentaire financé collectivement, géré démocratiquement, et orienté vers des productions durables, locales, respectueuses du vivant.

Regardez notre web conférence sur la SSA

La SSA permettrait à chacune et chacun de choisir une alimentation saine, tout en soutenant les producteur·rices engagé·es dans des pratiques agricoles vertueuses. Elle repose sur un principe fort : l’alimentation n’est pas une marchandise comme une autre, c’est un droit fondamental.

Ces initiatives démontrent que le changement est possible, qu’il est déjà en marche, et qu’il peut être soutenu par des politiques publiques cohérentes et ambitieuses.

Une demande de débat et de clarté

À ce jour, la mobilisation n’attend pas l’impossible. Elle demande :

  • La suspension de la loi Duplomb, dans l’attente d’un vrai débat.
  • La tenue d’une discussion parlementaire transparente, incluant la société civile, les agriculteur·rices, les scientifiques, les associations.
  • Une prise en compte sérieuse des risques sanitaires, sociaux et environnementaux.
  • Une bifurcation politique vers un modèle agricole résilient, juste et durable.

Le Mouvement Colibris reste mobilisé et appelle l’ensemble des élu·es à prendre la mesure du signal envoyé par plus d’un million et demi de personnes en quelques jours.

Comment agir

Nous encourageons chaque citoyenne et chaque citoyen à continuer à faire entendre sa voix :

  1. En signant et partageant la pétition
  2. En écrivant à leur député·e pour demander l’organisation d’un débat parlementaire
  3. En relayant des informations fiables, notamment celles publiées dans ce kit de mobilisation
  4. En s’abonnant à notre lettre mensuelle
  5. En rejoignant l’une des conférences et actions locales du Mouvement Colibris cet été : 
    1. Les « Clameurs ! » des Scouts et Guides de France 25-27 juillet - Jambville (78) 
    2. DÉCROISSANCE LE FESTIVAL 2025 25, 26, 27 juillet - Saint-Maixent-L’École (79)
    3. Festival les #Résistantes - 7, 8, 9, 10 août - Orne (61)Les Universités d’Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités (#UEMSS). 23- au 26 août - À #Talence - Campus Peixotto de l’Université de Bordeaux (33)
  6. En rejoignant un de nos groupes locaux

Pour conclure

Il ne s’agit pas ici d’un clivage entre pro ou anti-agriculture, entre innovation ou tradition. Il s’agit d’un choix de société. D’un débat démocratique sur ce que nous souhaitons léguer aux générations futures.

Le Mouvement Colibris continuera, avec ses partenaires, ses bénévoles et ses membres, à porter cette vision d’un avenir ancré dans la coopération avec le vivant, dans la justice sociale, et dans le respect des territoires.

Nous appelons à poursuivre cet élan, à maintenir la pression, et à construire ensemble une agriculture du futur, au service du bien commun.

Retrouvez nos posts sur les réseaux sociaux 

22 juillet - Bientôt deux millions de signatures contre la loi Duplomb !

21 juillet - Continuer à signer, partager, vous informer ! 

20 juillet - Un million vous l'avez fait ! 

19 juillet

Vers le million !  

Bientôt 350 000 signatures ! 

18 juillet - Déjà plus de 228 000 signatures

17 juillet - Signez la pétition contre la loi Duplomb !


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