Un association qui sauve pas que des fruits et légumes laissés-pour-compte
Re-Belle : des confitures à haute teneur en solidarité
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Article initialement paru sur Efficycle
En valorisant les invendus de la grande distribution et des marchés locaux dans des confitures « maison » originales, l'association Re-Belle ne sauve pas que des fruits et légumes laissés-pour-compte. Elle agit aussi en faveur de l'emploi en Seine-Saint-Denis, à travers son chantier d'insertion qui lui permet de recruter des salariés éloignés de l'emploi.
Sauver les fruits… et l’emploi !
Active pendant plusieurs années au sein du collectif militant Disco Soupe, qui récupère et cuisine fruits et légumes invendus avant de les servir au public lors d’événements festifs pour sensibiliser au gaspillage alimentaire, Colette Rapp est allée à bonne école. Assez pour prendre la mesure du gâchis lié à la mise au rebut de denrées consommables, mais jugées trop « moches » pour l’être effectivement. En parallèle, son travail de chef de projet dans une association œuvrant pour l’insertion professionnelle et contre les discriminations en Seine-Saint-Denis, nourrit son inclination pour l’innovation sociale et l’action contre l’exclusion.
De ces univers complémentaires naît, en 2015, l’idée d’un projet entrepreneurial qu’elle porte avec Adeline Girard, développeuse de projets sociaux d’impact. Ensemble, elles co-fondent Re-Belle et deviennent confiturières engagées et solidaires.
Environnementales et sociales, des confitures « engagées »
L’objectif de Re-Belle est double. D’une part, sauver les fruits imparfaits, disqualifiés par les consommateurs et que les distributeurs sont contraints de jeter. D’autre part, booster un bassin d’emploi fragile, en favorisant la réinsertion de publics éloignés de l’emploi, en Seine-Saint-Denis. Accompagné à ses débuts par l’association « À table citoyens », qui promeut l’alimentation responsable et la création d’emplois locaux, le duo prend ses quartiers en cuisine, rejoint par un premier salarié.
L’équipe s’occupe de la conception et de la fabrication de ses confitures « maison » de A à Z, de la collecte des fruits invendus auprès des marchés et supermarchés locaux, jusqu’à l’étiquetage des bocaux, en passant évidemment par la confection des produits. Cerise sur le pot, les confitures sont de vraies créations culinaires (Colette a passé un CAP cuisine et suivi des formations en transformation des fruits et légumes, avant de se lancer), avec des recettes originales qui mêlent aux fruits des légumes (reliquat d’invendus eux aussi) et des épices.
En rébellion contre l’exclusion
Aujourd’hui installée à Aubervilliers, la cuisine de Re-Belle rassemble 18 salariés en réinsertion professionnelle, qui s’attèlent à la fabrication de quelques 1 600 pots de confiture chaque semaine ! Ils collectent pour cela 30 tonnes de fruits et légumes par an, exclusivement des produits écartés des circuits de distribution ainsi sauvés de la destruction.
Agréée Atelier Chantier d’Insertion (ACI), Re-Belle poursuit sa mission principale, celle de créer des emplois valorisants et qualifiés à travers un projet économique à impact environnemental et social. Elle valorise également la transformation artisanale sur le territoire de Seine-Saint-Denis, une autre pierre à l’édifice de l’action pour le développement économique du département.
Re-Belle s’emploie également à développer les lieux de distribution de la marque (Monoprix, épiceries fines, concept-stores…) et espère agrandir son équipe de confituriers pour accroître davantage encore son action anti-gaspi.
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