Comment les groupes locaux accompagnent-ils la transition sur les territoires ?
Se reconnecter à la nature, une nécessité pour tous !
Dans les Alpes Maritimes, depuis bientôt deux ans, le groupe local Colibris Tinée Vésubie se retrouve un dimanche par mois en extérieur, entre amis et en famille, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Leur motivation ? Passer du temps dans la nature pour se reconnecter à soi, aux autres, et au vivant... Inspirant !
L’Agora "Éducation - Reconnexion à la Nature", le déclic
Tout commence lors de l’Agora des colibris "Se (re)connecter à la nature : un défi pour l'éducation du XXIème siècle!" en novembre 2018 dans le Var. Quelques membres du groupe local y participent. Parmi les constats posés lors de ce week-end, ils retiennent : que face à la crise écologique actuelle, des enfants déconnectés de la nature ne pourront pas la préserver, et que si l'on veut sortir de cette impasse, cette reconnexion dès le plus jeune âge devient essentielle. Des scientifiques présents durant cette Agora démontrent toutes les vertus de ce lien à la nature : cela influerait sur le développement de l'enfant, tant sur le plan physique que cognitif, comportemental et affectif. De quoi regarder ça de plus près...
Un ciné-débat pour donner suite
Le groupe local décide alors de prolonger cette réflexion en organisant une projection-débat dans leur village de Valdeblore autour du documentaire "L'Autre Connexion, une école dans la nature sauvage" de Cécile Faulhaber. À l’issu de cette rencontre, un petit groupe de personnes se lance un défi : "Et si on se retrouvait tous les premiers dimanches du mois en pleine nature, quel que soit le temps…"
La décision est prise, les rendez-vous aussi. Et le groupe s'y tient ! Avec un question centrale lors de ces sorties : comment reconnecter partout et tout le temps nos enfants à la nature d'une façon simple, rapide et épanouissante ?
Des moments intenses et authentiques
Ces journées de pleine nature sont alors ponctuées de jeux, de chants, et de bien d'autres activités. Et le groupe crée ses rituels de connexion, issues de traditions anciennes de peuples tribaux : les 8 Shields. Parmi ces pratiques, il débute chaque sortie par un "sit spot" ou "place médecine" : "Cela consiste à choisir un endroit qui nous plaît et que l'on fait sien. Pendant une demi heure, nous allons dans notre "place médecine", seuls et en silence. Le but est en quelque sorte de "disparaître" pour laisser apparaître à nos yeux et dans notre cœur la nature… Ensuite, chacun partage, s'il le souhaite, le moment qu'il vient de vivre…" raconte Laure, du groupe local.
Comme une intention posée pour ces journées, "nous ne cherchons pas à enseigner aux enfants la vie des plantes ou des animaux, plutôt à rendre ces moments en pleine nature les plus intenses possibles. Chacun fait ce qu'il sait, aime ou a envie de faire. Enfants et adultes se mêlent. Le jeu, la découverte, la collaboration et le partage sont aux fondements de ces sorties..."
Des rencontres bénéfiques pour tous et toutes
Ces rencontres sont très appréciées par le groupe tant les bénéfices d’être en lien avec la nature se font sentir, autant physiquement que moralement. L’initiative commence même à essaimer dans les villages alentours !
“Je suis animateur naturaliste à temps plein depuis dix ans, nous confie Jérôme, très impliqué dans ce projet. Depuis que nous avons décidé de nous retrouver régulièrement en forêt, je m'intéresse au mentorat et aux autres techniques de connexion à la nature. J'ai participé à un stage auprès d'Ingrid et Jean-Claude (les “héros” du film L'Autre Connexion) et depuis j'applique leurs techniques. Je suis stupéfait de l'implication spontanée des enfants, de leur écoute, ainsi que de leur désir d'approfondir l’aventure ! Même avec des classes de collège de différents quartiers et en seulement une journée ! ”
L’initiative s’est maintenue plusieurs mois. Toutefois, avec le contexte sanitaire, les rencontres ont été suspendues durant le confinement. Et depuis la rentrée de septembre notre département interdit toujours les regroupements extérieurs. "Avant ça, on se retrouvait une fois par mois. Maintenant, ça fait plus de six mois qu’on a pas pu se retrouver. Nous avons vraiment hâte que cela reprenne ! ", soupire Laure.
Une autre initiative prend le relais
Heureusement, depuis le confinement, un autre projet a pris le relais : "Les Bébés de la forêt". Cela consiste à effectuer des sorties bi-mensuelles destinées à quelques jeunes mamans, papas et grands-parents. Le but ? Qu'ils puissent se retrouver dans la nature avec leurs bébés, chaque fois que le temps le permet. Le groupe est plus petit puisqu’il tourne autour des quatre mêmes bébés, et les contraintes sanitaires liées au Covid sont alors respectées. Il y a de fortes chances pour que ces rencontres deviennent hebdomadaires à l’avenir. Cueillette de champignons, de baies et fruits des bois, promenades, pique-nique, jeux au bord du ruisseau, observation des animaux et de l'automne qui s'épanouit. En attendant les jeux d’hiver… et les plus grandes tribus ! Tous ces moments familiaux permettent aussi des partages sur les préoccupations quotidiennes des jeunes parents ou sur leurs questions d’éducation.
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