COP21, et demain ?
Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, beaucoup ont préparé le grand moment qui s’annonce : la COP21. Ce grand rassemblement planétaire autour de la question du changement climatique est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur un des enjeux majeurs du 21e siècle pour l’humanité entière.
Nous avons vu l’énergie incroyable que beaucoup mettaient dans l’organisation d’un tel événement. Nous avons pris la décision, il y a plusieurs mois, de soutenir les initiatives en cours, de coopérer à des projets déjà engagés, plutôt que d'engager des actions spécifiques.
Nous devions par exemple participer activement à la grande marche pour le climat le 29 novembre à Paris, sous la bannière Colibris / Demain. Elle a malheureusement été annulée par le gouvernement pour raisons de sécurité. Nous avons une pensée fraternelle pour tous ceux qui préparaient cet événement symbolique ou souhaitaient y participer avec nous.
Notre action à Colibris s’inscrit cependant dans un temps plus long que celui de la COP21, car nous croyons que la crise est systémique et que l’enjeu est un véritable changement de paradigme, un changement de modèle de société. Nous travaillons depuis des années sur ses différentes formes : agroécologie, nouvelles formes d’habitat, relocalisation de l’économie, démocratie participative… C’est ce que montre "Demain", le film coproduit par Colibris et qui sort mercredi en pleine COP21. Notre conviction est qu’il faut repositionner le pouvoir là où il devrait l’être : entre nos mains à tous. Responsabiliser tout en donnant à chacun les moyens d’agir.
La campagne que nous menons actuellement, "Oasis : un nouveau mode de vie", montre bien le pouvoir du partage et de l’autonomie, l'immense créativité de tous ceux qui inventent des lieux de vie vraiment à la hauteur des enjeux. En réalisant leur bilan carbone, nous avons constaté qu'un habitant d'oasis émet deux fois moins de CO2 qu'un français moyen* ! (voir le résumé de l'étude ici)
Le vrai espoir de cet COP21 c’est la société civile qui présente ces solutions déjà en marche, partout dans le monde.
Le vrai risque, c’est que les politiques fassent croire qu’ils gèrent le problème alors qu’ils ne peuvent rien faire seuls.
Le vrai enjeu, c’est justement un nouveau contrat entre citoyens et politiques, une véritable insurrection des consciences pour que chacun fasse sa part de colibri. Il n’y a pas d’autres solutions face à l’enjeu climatique.
Mathieu Labonne, 1er lien / directeur de Colibris
Photo : Cérémonie de clôture de la COP21, à Paris. Avec Ban Ki-moon, Christiana Figueres, Laurent Fabius et François Hollande. Source : United Nations Photo, licence CC BY-NC-ND.
* Étude réalisée par Carbone 4, sur 120 habitants de 6 oasis.
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