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Portrait de colibri : Gael Faure

Gael Faure - auteur, compositeur, interprète - nous dit comment il fait sa part dans le Mouvement en tant que jeune artiste. 
 
Propos recueillis par Guilherme Raj / mai 2016
 
Comment as-tu découvert le mouvement Colibris ?
 
J’ai découvert le mouvement Colibris grâce à Sébastien, mon agent, qui m’a beaucoup parlé de Pierre Rabhi. J’ai commencé par acheter un livre, puis un autre, puis un autre… et finalement je les ai tous lus ! Je me suis senti directement concerné par ses propositions et également légitime pour rejoindre le mouvement. Je suis donc allé dans les bureaux de Colibris à Paris, à l'automne dernier, et j’ai rencontré Guilherme, à qui j’ai parlé de ma musique, de mes idées d’interaction avec le mouvement… Nous avons rapidement programmé une réunion avec Sébastien, Céline (responsable de la communication de Colibris, ndlr) et Guilherme. Depuis, plein de beaux projets prennent forme : une participation à la conférence "Le sens de la communauté au 21e siècle" en janvier, des interventions aux siestes acoustiques Colibris, et plein de surprises dans les mois à venir...  
 
 
Pour toi, aujourd’hui, quel est le grand incendie à éteindre ?
 
Il y a beaucoup d'incendies à éteindre ! Mais je pense qu'il faut d’abord commencer par éteindre l’incendie qui existe à l'intérieur de nous-mêmes. Ou plutôt mettre le feu à certaines de nos convictions, comme le fait de tomber facilement dans un style de vie subordonné à l’argent… Je crois que  beaucoup de gens ont compris ça, malgré tout. On en est conscient, mais hélas, on vit avec… On nous a éduqué à faire ainsi : il y a des règles, et on doit les suivre… Heureusement que cela commence à changer, et que les solutions sont de plus en plus mises en avant. Par exemple, le film Demain est arrivé pour bouleverser tout ça ! C'est un très bel exemple de ce que dit la légende : on peut faire notre part, à notre échelle et à notre manière, que ce soit dans un petit village ou dans une grande ville. Et ça fait vraiment du bien !
 
Je viens  d’Ardèche, comme Pierre, et je pense qu’il y a quelque chose qui me pousse toujours vers des choix plus basiques, plus naturels, plus sains.... Dans une ville comme Paris, on a envie de prendre un peu de sa campagne et de l'amener en ville. Dans mon quartier , il y a pas mal des initiatives éco-citoyennes : en bas de chez moi il y a “La Petite Rockete”, une ressourcerie, dont le principe est de recycler, réparer et réutiliser. Faire d'un déchet une ressource, c'est une idée qui me fascine ! Pendant mon concert à la Cité Universitaire, du 9 au 14 mai, je vais inviter une amie créatrice de mode qui utilise des vêtements qui ont déjà eu une vie (Les Récupérables), pour créer des nouveaux habits qui sont, à mon avis, encore plus cools ! C’est une démarche qui donne du sens à cette activité. Même dans le textile on peut faire des efforts ! 
 
Dans ce mouvement, quelle est la part de l’artiste, de la musique ?
 
Pour moi, l’artiste a une grande responsabilité en ce qui concerne la transmission d’un message. Nous avons la chance d’avoir la scène à notre service, et pouvoir profiter d’elle pour diffuser les idées qui nous inspirent, les valeurs qui ont du sens pour nous. S’il y a un sens pour soi, il y aura forcement un sens pour les autres. L’artiste doit non seulement passer le message, mais aussi convaincre le public, dans le bon sens du terme, sans non plus imposer, manipuler... Il faut y aller avec une révolution douce : encourager le public à se questionner, à mieux trouver sa place dans la société pour, ensuite, faire sa part.
 
À l’occasion des concerts que j’ai joué avec Francis Cabrel, devant près de 5.000 personnes, je demandais au public s’il avait vu le film Demain. Les gens ont applaudi car ils savaient de quoi je parlais. Et après, quand j’ai chanté la chanson "Colibri", les gens ont tout de suite compris le message que je voulais passer. Je n’ai pas eu besoin d’expliquer Colibris pendant une demie heure… Lors de mes concerts, je raconte la légende du colibri. C’est une image très simple et facile à raconter. Elle parle à beaucoup de monde ! 
 
Il y a un pont entre le message du mouvement Colibris et la globalité des chansons de mon nouvel album, qui sortira à la fin de l’année. Il traite de cette manière de voir la vie : faire quelque chose qui a du sens. Malgré toutes les responsabilités qu’on accumule au cours des années, nous devons essayer de croire à nos rêves, nos valeurs et donner du sens à ce que nous faisons.
 
"Colibri",  lors de la conférence "Le sens de la communauté au 21e siècle", janvier 2016
 
Peux-tu nous raconter l’histoire derrière la chanson “Colibri”?
 
J’étais chez moi, en Ardèche, et j’ai eu un refrain qui m’est venu, avec un rythme un peu blues, un peu africain… l’image qui me venait en tête, c’était une chanson portée par beaucoup de musiciens, avec beaucoup de monde derrière. À cette époque, je lisais la “Sobriété Heureuse” et les mots de Pierre m’ont beaucoup inspiré. J’ai senti un lien évident entre la mélodie et le message que je voulais transmettre. Cette chanson parle de la Terre, de ce bienfait de la Parole de Terre (référence à l'ouvrage de Pierre Rabhi, "Parole de Terre", ndlr).


Elle transmet aussi un peu l’histoire de ma famille, plus spécifiquement de mon grand-père. Il a 89 ans et son jardin l'accompagne toujours dans sa vie. Je l’ai toujours vu soigner la terre, en tout cas ne pas lui faire du mal. Il n’a jamais voyagé, il était très bien chez lui et respectait énormément son jardin. Il y a quelque chose de profondément humaniste dans la relation que mon grand-père entretient avec la terre. Et c’est ce que l’on retrouve aussi dans le Mouvement Colibris et que je tenais à mettre en avant dans la chanson. J’ai voulu une chanson dynamique, qui donne envie d’avancer. Le rythme joue un rôle très important dans la chanson ! Il y a un mouvement qui s'opère,  un appel aux gens. C’est pour cela que je voulais qu’elle soit portée par un grand nombre d’artistes.

 
C’est une des premières chansons que j’ai écrite seul, je l’aime, elle est simple et raconte des choses concrètes.
 
As-tu un rêve de colibri ?
 
Je rêve que les gens ne voient pas l’écologie comme un parti politique mais comme quelque chose d’humain. Le rapport entre l’humain et la nature, avant toute chose. 
J’aimerais bien voir un changement dans notre système éducatif aussi. J’ai l’impression qu’on crée des soldats et que les profs n'en peuvent plus. J’aurais bien aimé voir des choses plus ludiques pour les enfants, des manières d’apprendre différentes, amener les enfants à mettre plus les mains dans la terre, à découvrir d’où vient ce qu’on mange, pourquoi, comment... Faire des travaux manuels, travailler cette “intelligence des mains”, comme dirait Pierre Rabhi. Je sais qu’il y a des modèles qui existent déjà, mais il y a un vrai effort à faire pour les introduire dans toutes les écoles. L’école impose une compétition qui n’est pas naturelle. Peut-être qu’il faudrait “mettre le feu” là-dedans pour trouver une solution à l'école ! 
 

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