À AgroSup Dijon, une pépinière d’idées pour un futur alimentaire durable
Jeudi 5 janvier à Dijon, 71 étudiants en agronomie et agroalimentaire étaient réunis pour débattre sur les défis écologiques, économiques et sociaux de l’alimentation de demain. Retour sur cette agora, organisée par le Mouvement Colibris dans le cadre du Programme Jeunes.
Les visages fatigués par huit heures de cours n’en sont pas moins concentrés. Autour de trois tables, les étudiants et étudiantes d'AgroSup Dijon discutent de vive voix. Comment accorder l’autonomie alimentaire aux territoires ? La question est sur toutes les lèvres. Alors que les langues se délient, les idées fusent : mieux accompagner et rémunérer les agriculteurs et agricultrices, les former à la transformation et la distribution en “coopérant et mutualisant” ; ouvrir de nouveaux marchés, comme celui de la restauration collective....
Certains et certaines parlent avec conviction, d’autres partagent leurs connaissances de terrain. Quelques fils d’agriculteurs insistent sur le besoin de rendre le métier attractif, là où 50% des professionnel·le·s vont bientôt partir à la retraite, sans remplaçant·e (ou trop peu).
“Il faut que les consommateurs soient prêts à mettre plus de budget dans leur alimentation”, affirme catégoriquement une étudiante. Jardin et potagers partagés font partie de l’équation : "Tu ne vois pas l’aliment de la même manière quand tu sais comment il a été produit”, argumente-t-on à une table.
Mais comment faire pour les plus précaires ? “Même si l’alimentation c’est 15 % du budget moyen des français, il y en a pour qui c’est carrément la dèche”, répond vivement Éloïse. La jeune fille en deuxième année d’agronomie insiste sur l’importance de développer une véritable “démocratie alimentaire”, ouvrant l'accès des moins aisé·e·s à une alimentation de qualité.
Toutes et tous sont cependant unanimes : partout, Il faut plus de moyens financiers. La marche à suivre est pourtant l’objet de nombreux débats : faut-il imposer une diminution de la taille des exploitations pour libérer de la terre ? “Si on donnait les sommes de la PAC aux petites exploitations...”, soupire un jeune homme. Il s’appelle Pierre, et comme certains d’entre eux, il rêve de s’installer dans une ferme collective après ses études.“Je pense qu’il faudrait regrouper des gens qui ont des compétences, s’entre-former. Apporter de la résilience à un système déjà épuisé".
Aude Cazorla
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