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Un mois d'actus dans le monde #2

C’est arrivé sur Terre en août 2019

©pixabay


Chaque jour, elles nous inspirent, nous attristent ou nous réconfortent. Parmi les milliers de nouvelles et productions de connaissances qui surgissent dans le monde, Colibris le Mag a effectue une veille afin de vous proposer cette sélection de news, souvent passées sous les radars des grands médias. Et vous pourrez compléter votre découverte en remontant à la source de chaque nouvelle. 


 - ALERTES DU MOIS -

Les citoyens attestent des impacts climatiques sur la flore française

11 juillet 2019

En dix ans, la flore sauvage a déjà changé sous l’effet du dérèglement climatique : on n’a jamais observé une telle évolution végétale dans un laps de temps aussi court ! Et ce sur toute la France, tous milieux confondus. « Depuis 2009, il y a un réarrangement au sein des communautés végétales. Les espèces qui préfèrent des températures élevées s’installent [dans de nouveaux territoires] ou augmentent en abondance », explique à l’Agence France-Presse (AFP) Gabrielle Martin du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), coautrice de l’étude publiée le 10 juillet dans la revue Biology Letters.

A l’origine de cette découverte, un programme de sciences participatives baptisé « Vigie-Flore », rattaché au Muséum. Depuis son lancement en 2009, 321 botanistes amateurs et professionnels notent chaque année la présence (ou l’absence) d’environ 2 500 espèces végétales (les plus communes des 6 000 présentes identifiées en France) sur 3 118 sites. Ces données ont permis à une équipe de chercheurs du Centre d’écologie et des sciences de la conservation (MNHN), de l’ISEM Montpellier et de l’IEES Paris, d’établir l’évolution de 550 espèces. 

Conclusion : les sites où la végétation a le plus changé sont aussi ceux où la température a le plus augmenté. Les espèces annuelles [qui vivent moins d’un an] arriveraient à s’adapter plus rapidement au changement climatique que les espèces pérennes. Et celles qui tolèrent bien les températures élevées, notamment certaines graminées comme l’Avoine barbue ou le Brome de Madrid, pourraient prendre le dessus sur celles préférant les climats plus frais comme la Renouée faux liseron ou le Cerfeuil sauvage. En chaîne, c’est la pollinisation et les populations d’insectes, puis d’oiseaux et autres animaux, qui en seraient affectées.

Développé avec l’association Tela Botanica, Vigie-Flore permet à chacun de suivre les changements temporels de l’abondance des espèces végétales les plus communes autour de chez soi. Et dès lors de comprendre l’impact des activités humaines et des changements globaux sur la flore en France. N’hésitez pas à rejoindre ce programme !

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Poissons d'eau douce : 1 espèce sur 5 menacée en France métropolitaine 

11 juillet 2019

Neuf ans après le premier état des lieux, la mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées montre une situation préoccupante pour les poissons d’eau douce dans l’Hexagone : sur les 80 espèces de notre territoire, 15 apparaissent menacées de disparition, alertent le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Le bilan s'aggrave même puisque 39 % des espèces sont désormais menacées ou quasi menacées contre 30 % en 2010. Au total, 9 des 13 espèces endémiques (propre à la France) sont menacées ou quasi menacées, et une autre a disparu.

En cause : la destruction et la dégradation des cours d’eau. En particulier, l’assèchement des zones humides à des fins agricoles réduit les conditions favorables à la reproduction du Brochet commun, classé « Vulnérable ». Endémique du sud de la France, le Chabot du Lez est quant à lui affecté par la variation des débits due aux prélèvements urbains, et se trouve « En danger critique ». En outre, la présence de digues altèrent l’habitat naturel et la reproduction de plusieurs poissons, comme la Loche d’étang (« En danger »). Signalons enfin que l’Anguille européenne (« En danger critique ») et le Chevesne catalan (« En danger ») sont exposés à de nombreux polluants et pesticides, qui fragilisent leurs défenses immunitaires. 

Plusieurs plans de conservation visent aujourd’hui le Saumon atlantique, l’Esturgeon européen, l’Apron du Rhône ou encore la Lamproie marine. Mais c’est une protection de l’ensemble de la ressources en eau douce et des habitats des cours qui s’imposent.

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Des voitures électriques mais surtout moins de voitures sur les routes : urgence sanitaire !


Juillet 2019

Dans son avis intitulé « l’Impact sur la pollution atmosphérique, des technologies et de la composition du parc de véhicules automobiles circulant en France », l'Agence nationale de sécurité sanitaire et environnementale (Anses) est sans appel : si nous ne réduisons pas significativement le trafic routier et les moteurs à essences et diesel, nous ne réglerons pas les problèmes de santé qui en découlent en ville ! En effet, l’Anses s’appuie sur de nouvelles preuves modérées à fortes sur les effets néfastes pour la santé respiratoire et cardiovasculaire de certains composés des particules automobiles. Mais aussi d’un possible impact sur la santé neurologique et la santé périnatale de ces particules.

Selon les scénarios de l’Anses, le développement de la voiture électrique aura des effets bénéfiques (mais insuffisant), notamment en Ile-de-France où l’agence a concentré sa modélisation. Un scénario plus ambitieux, associant la promotion des véhicules électriques en zone urbaine à une réduction du trafic routier, au profit de transports collectifs et écologiques (marche à pied, vélo, …), conduit à des réductions d'émission plus marquées localement en zone urbanisée et plus densément peuplée (- 30 % pour les émissions annuelles de carbone suie et de micro-particules PM2,5).

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Pour la troisième année consécutive, la faim progresse dans le monde

Juillet 2019

Selon le rapport annuel sur « L’état de la sécurité alimentaire dans le monde », publié par quatre agences de l’ONU, un peu plus de 820 millions de personnes (10,8 % de la population mondiale) étaient sous-alimentées en 2018 – soit le retour au niveau atteint il y a dix ans… Ce chiffre, qui grimpe de façon continue depuis 2015, compromet un peu plus l’objectif de « Faim Zéro » d’ici à 2030 que s’est fixé la communauté internationale. 

Si l’on y regarde de plus près, la FAO (Agence mondiale pour l’alimentation et l’agriculture) distingue deux niveaux d’insécurité : l’insécurité alimentaire sévère, qui recoupe en grande partie la notion de faim et concerne 9,2 % de la population (un peu plus de 700 millions de personnes) ; et l’insécurité alimentaire modérée, qui implique de faire des compromis sur la qualité de son alimentation. Celle-ci affecte 17,2 % des habitants (1,3 milliard de personnes). En additionnant ces deux degrés, l’insécurité alimentaire touche plus du quart de la population mondiale : 26,4 %, soit 2 milliards de personnes, qui n’ont pas accès à une alimentation saine et équilibrée ! 

Les causes en sont bien connues : pauvreté et inégalités sociales, guerres et instabilités des États, bouleversements climatiques, dégradations des ressources naturelles (notamment des sols) par l’agriculture intensive, développement de l’élevage et des cultures de rente au dépend des cultures vivrières, dégradation des infrastructures (transports, stockage, diffusion…), volatilité et instabilité des cours. Ainsi, 54 % des pays où la sous-alimentation a augmenté ces dernières années sont des pays dépendants des marchés internationaux de matières premières, principalement alimentaires. 

Ce constat est d’autant plus insupportable que, comme le souligne le rapport, les niveaux de production alimentaire globaux s’avèrent théoriquement capables de nourrir toute l’humanité : l’insécurité alimentaire n’est toujours pas due à une production insuffisante mais bien à un accès inégal à une nourriture saine. Le développement local des systèmes agroécologiques est plus que jamais un défi majeur pour l’humanité ! 

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L’été le plus chaud de l’histoire terrestre…


24 juin 2019

Le réchauffement, dont nous avons tous constaté les effets brûlants cet été, est inédit. Au cours des 2 000 dernières années, jamais les températures mondiales n'avaient augmenté aussi rapidement, selon des données publiées par deux équipes de chercheurs. Ainsi, la première équipe en paléoclimatologie a utilisé des données de température compilées à partir de près de 700 indicateurs : des anneaux d'arbres, des carottes de glace, des sédiments lacustres et des coraux ainsi que des technologies météorologiques modernes. Leur constat, publié dans la revue Nature, est clair : non seulement le réchauffement climatique actuel est inédit du fait de son amplitude et de sa vitesse, mais il est également sans précédent en raison de son caractère universel. C’est l’une des différences majeures avec l’épisode survenu lors du "petit âge glaciaire" (de 1300 à 1850) : s'il a fait extraordinairement froid en Europe et aux Etats-Unis pendant plusieurs siècles, il n'a pas fait froid partout sur la planète. « Lorsque nous retournons dans le passé, nous trouvons des phénomènes régionaux, mais aucun n'est mondial », explique le climatologue Nathan Steiger, de l’Université américaine Columbia, coauteur de l’étude.. « Alors qu'actuellement, le réchauffement est global. 98% du globe s'est réchauffé après la révolution industrielle », ajoute-t-il.

Le deuxième article, publié dans Nature Geoscience, examine la moyenne des variations de température sur de courtes périodes, de quelques décennies chacune. Là encore, l’étude démontre qu’à aucun moment depuis le début de notre ère les températures n'ont augmenté aussi rapidement et aussi régulièrement qu'à la fin du XXe siècle. « Même quand on repousse notre perspective jusqu’aux débuts de l’Empire romain, nous ne pouvons retrouver un événement qui se rapprocherait un tant soit peu – que ce soit en degrés ou en étendue – du réchauffement des dernières décennies. Le climat actuel se distingue par sa synchronie torride et globale », écrit le géographe de l’Université du Minnesota Scott George dans un commentaire de l’étude. 


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L'humanité prend un crédit écologique jusqu'à la fin de l'année

29 juillet 2019

Ce jour marque celui du dépassement écologique de l'année 2019. Autrement dit, l'humanité a consommé, depuis le début de l'année, l'intégralité des ressources que la planète pouvait lui fournir sur une année. Calculée par le Global Footprint Network, cette date avance un peu plus chaque année dans le calendrier, passant du 29 septembre en 1999 au 29 juillet cette année, soit deux mois plus tôt. Aujourd'hui, il faudrait en moyenne 1,8 Terre pour tenir le rythme des consommations actuelles mondiale de ressources. Et 2,7 Terres si tout le monde consommait comme des Français (5 Terres aux USA)...

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Les deux poumons verts de la planète en flamme…


27 août 2019

Plus de 83 000 incendies ont été recensés depuis janvier en Amazonie brésilienne, un record depuis 2013 et une  hausse de 84 % par rapport à 2018 à la même époque ! L’intensité est telle que, ces derniers jours, de nombreuses villes comme Saõ Paulo (au sud-est du Brésil) ou Porto Velho (État amazonien du Rondônia, au nord-ouest) étaient plongées dans l’obscurité et subissaient une pluie de particules fines. Si le gouvernement écocide de Bolsonaro a tenté de faire porter la responsabilité de ces méga incendies sur les Amérindiens et sur les protecteurs de l’environnement – “par vengeance” à l’égard de sa politique (sic !) –, les brûlis pour défricher rapidement la forêt et la remplacer par des pâturages et du soja destinés avant tout à l’exportation sont clairement en cause. Et ce dans le contexte actuel de saison sèche.

L’Amazonie, à cheval sur neuf pays (dont la Guyane française), mais dont le Brésil détient à lui seul 60 %, concerne le monde entier. Cet immense massif emmagasine d’énormes quantités de CO2, libérées dans l’atmosphère avec sa destruction, que l’extrême droite au pouvoir a clairement encouragé – mais les modifications du code forestier en 2012 qui la favorisent également. Selon les données préliminaires de l’INPE (Institut national des recherches spatiales), qui mesure la suppression de la végétation par satellite, le défrichement de l’Amazonie a augmenté de 50 % depuis janvier. Pour le seul mois de juin, début de la saison sèche, la hausse était de 88 % puis de… 278 % en juillet, soit 2 254 km2 de forêt partis en fumée en un seul mois. 

Mais l’Amazonie n’est pas la seule à s’embraser : le “deuxième poumon vert” de la planète, celui du bassin du Congo en Afrique centrale est également ravagé par les flammes. De méga incendies, qui ne font pourtant pas la “une “ des médias, s’étendent du Gabon à l'Angola, de l'Atlantique à l'Océan indien. En cause : des coupes et des brûlis villageois dans un contexte de sécheresse aiguë. 

Le G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada) a décidé de débloquer une aide d’urgence de 20 millions de dollars (17,9 millions d’euros) principalement pour envoyer dans la région des avions bombardiers d’eau Canadair en Amazonie et tenter d’enrayer les incendies. Un plan de reforestation – si le Brésil l’accepte… – sera également présenté à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre et pourrait être financé à hauteur de 30 M€. Il devrait concerner plusieurs pays amazoniens et d'autres régions du monde. 

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 - BONNE NOUVELLE ! -

La Nouvelle Aquitaine veut montrer la voie en matière d’écologie !


9 juillet 2019

Sortir des pesticides de synthèse en 2030 ; arrêter l’utilisation des substances CMR (Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques) dès 2025 ; 80% des exploitations certifiées en bio « Haute Valeur Ajoutée » d’ici 2030 ; 20% de produits bio dans les restaurations collectives dépendants des collectivités en 2030 ; 30% des exploitations qui commercialisent tout ou partie de leur production en circuits courts en 2030 ; réduire d’ici 2030, 30% des prélèvements d’eau pour l’agriculture en période d’étiage et de 50% dans l'industrie ; 100% des lycées agricoles ayant des pratiques écologiques en 2025 ; la Région s’engage à réduire de 50 % sa consommation globale d’espace ; 900 nouvelles entreprises accompagnées vers la transition énergétique et écologique via le programme ; faire de la Nouvelle-Aquitaine la 1e région de tourisme durable de France et un territoire modèle pour la création d'entreprises sociales et solidaires ; aucune fermeture de petites lignes ferroviaires à l'initiative de la Région ; augmenter la fréquentation des cars régionaux en visant un objectif de + 19% d'ici 2030 ; verdir la flotte des cars régionaux avec l'objectif 100% renouvelable en 2030 ; 120 000 logements/an ayant fait l'objet d'une rénovation thermique à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine ; + 50% de gain énergétique dan l’habitat à l'horizon 2050 ; 45% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030 et 100% en 2050 ; 30% de gaz vert injecté dans les réseaux régionaux en 2030 ; réduire de 10% les déchets ménagers en 2020, puis de 12% en 2025 et de 14% en 2031 par rapport à 2010 ; 100% du plastique utilisé recyclé par l’industrie en 2025 ; Zéro plastique en enfouissement ni apporté dans l’océan ;25 nouvelles réserves naturelles régionales en 2030 ; Zéro destruction nette des zones humides ; 100% de ressource hydrique et milieux aquatiques en bon état d'ici 2027… Stop ou encore ?

Première région de France et première région agro-alimentaire d’Europe, la Nouvelle Aquitaine vient d’ouvrir la voie en matière d’écologie : sa feuille de route pour 2030, baptisée Neo Terra,  a été votée à une large majorité (malgré l’opposition du RN et de la plupart des élus LR). Et l’ambition écologique et énergétique surprend par son ampleur, sa cohérence et son calendrier. De simples promesses de papier ? Gageons que les citoyens et les associations sauront rappeler les élus à leurs engagements pour leur mise en œuvre dans les délais ! On peut aussi espérer l’essaimage de Neo Terra dans les autres régions françaises... 

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Chronique végétale à savourer sur Arte 


Été 2019

Pissenlit, ortie, thym, millepertuis, plantain, mauve, bourrache, reine-des-prés… Connaissez-vous l’histoire des fleurs et les vertus des plantes qui nous entourent ? Cette superbe série d’une dizaine de vidéos (3 à 4 mn chaque) dresse leurs portraits à travers leur utilisation médicinale ou culinaire, selon les époques et leur territoire géographique. Souvent considérées à tort comme des mauvaises herbes, ces plantes regorgent d'anecdotes insolites et de richesses pour l'Homme. A découvrir et savourer sans modération !

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Electro-hypersensibilité : le tribunal de Tours demande à Enedis de retirer son compteur Linky 


21 juin 2019

Le tribunal de grande instance (TGI) de Tours a enjoint la société Enedis de retirer son compteur Linky, installé chez un particulier considéré comme électro-hypersensible. Ce tribunal s'est ainsi prononcé en faveur de quatorze plaignants opposés à la pose de ce compteur “intelligent”. Leurs plaintes ont été jugées recevables pour des "raisons médicales". Et "il est démontré l'existence d'un dommage imminent et d'un lien de causalité direct entre la pose du compteur Linky et les pathologies présentées par les demandeurs", ajoute le tribunal de Tours. Celui-ci a estimé que "l'état de fatigue chronique" et "les difficultés de sommeil" de l'enfant du foyer en question, attestées par un certificat médical, "pouvaient être en rapport avec le compteur Linky". Le tribunal a aussi demandé à Enedis "la livraison d'électricité exempte de courant porteur en ligne". Pour les 13 autres requérants (représentant 8 foyers), le juge a demandé à Enedis de ne pas installer le compteur Linky à leur domicile. Lors de ce procès, le tribunal a aussi rejeté 106 plaintes. 

Néanmoins, le 2 août, le TGI de Nanterre a débouté 457 particuliers qui demandaient le retrait ou l'interdiction de la pose de compteurs intelligents Linky à leur domicile pour les mêmes raisons… Le tribunal a rejeté "le risque imminent en soulignant le manque d'études établissant un lien de causalité entre les pathologies et le Linky", a déploré, leur avocate Corinne Lepage, sur Twitter. Plus de 20 millions de compteurs Linky ont déjà été installés dans les foyers français par Enedis (sur les 35 millions prévus d'ici 2021).

A suivre donc…

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Davantage de tigres en Inde, et rugir de plaisir… 


29 juin 2019

La population de tigres sauvages en Inde a augmenté de 30 % en quatre ans, selon un nouveau recensement national. Celui-ci, effectué l’an dernier, a déterminé que l’Inde comptait 2 967 tigres sauvages, contre 2 226 en 2014. Grâce à sa mobilisation, en Inde leur population augmente régulièrement depuis 2006, année où elle avait chuté à seulement 1 411 animaux. Mais son niveau n’est pas encore remonté à celui de 2002, lorsque 3 700 de ces superbes félins vivaient en Inde. Ce pays-continent devient désormais la nation avec la plus importante population de tigres sauvages, qui font l’objet d’une mobilisation internationale pour éviter leur extinction. 

L’espèce est en effet considérée comme « en danger » sur Terre par l’Union internationale pour la conservation de la nature depuis 1986. En 1900, la planète comptait plus de 100 000 tigres sauvages avant de tomber à 3 200 félins en 2010, selon les estimations.

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Refuge pour grands prédateurs en haute mer…


6 août 2019

On les a retrouvés ! Si la mer est vide de ses prédateurs, c’est qu’ils se regroupent principalement sur des récifs isolés et des monts sous-marins situés à plus de 1 250 km des ports de pêche. C’est ce qu’a mis en évidence une équipe internationale, dirigée par la Société Zoologique de Londres (ZSL), de 15 chercheurs de 12 instituts de recherche différents, à partir d’un déploiement de caméras appâtées dans plus de 1 000 sites à travers l’Indopacifique.

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Auprès de mon arbre : la série de documentaires sur Arte à ne pas rater !


Août 2019

Arte diffuse une série de 8 documentaires de 44 mn autour de géants ligneux remarquables. L'occasion de plonger dans leurs royaumes et de découvrir les observatoires citoyens réunis autour d’eux par la belle association naturaliste Tela Botanica. De l’“Afrocarpus, le géant” sud-africain (disponible du 20/08/2019 au 03/09/2019) à l’acacia bicentenaire qui, au cœur du désert du Kalahari, abrite du soleil et nourrit de nombreux insectes, oiseaux et herbivores (du 22/08/2019 au 05/09/2019), en passant par le baobab à tronc creux du Zimbabwe (du 19/08/2019 au 02/09/2019), aux arbres à trognes si intrigant (du 09/08/2019 au 14/09/2019) ou aux chênes solitaires et majestueux qui ornent les campagnes d’Europe (du 20/08/2019 au 26/08/2019). Une magnifique connexion !

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Requins et raies manta mieux protégés


25 août 2019

Une grosse centaine de pays a voté en faveur de la régulation du commerce international des raies manta et de plusieurs requins lors de la dernière conférence CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). C’est le cas du requin mako (Isurus oxyrinchus), activement chassé pour sa chair et ses ailerons, qui vit en Atlantique, Méditerranée, Pacifique Nord et océan Indien. Elle a d’ailleurs pratiquement disparu en Méditerranée et sa population a fortement diminué ailleurs.

Il existe environ 400 espèces de requins dans le monde. En mars dernier, une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a révélé que 17 espèces de raies et requins étaient classées à risque d'extinction, avec des craintes très fortes pour le requin mako et le petit requin-taupe (Isurus paucus) également protégé par la CITES ce mois d’août.

Le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) et le requin-baleine (Rhincodon typus) ont déjà été inscrits à l’Annexe II de la CITES en 2003. Cela implique que leur commerce est théoriquement contrôlé afin d’“éviter une exploitation incompatible avec leur survie”. Aujourd’hui, ce sont 8 espèces de requins et toutes les espèces de raies manta qui ont été inscrites à l’annexe II. Seule, l’ensemble des espèces de poissons-scies figurent à l’annexe I, qui interdit toutes formes de commerce quelque soit la démographie des populations concernées. "Il y a un véritable élan global pour sauver ces espèces", a salué Megan O'Toole, de l'ONG Ifaw. "Il y a maintenant de l'espoir", a jugé Luke Warwick de Wildlife Conservation Society (WCS). Espérons que la communauté internationale saura contenir les pays récalcitrants d’Asie du Sud-Est (le Japon et la Chine), actifs chasseurs de requins : théoriquement, la CITES a le pouvoir d’imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles.

Au-delà des raies et requins, cette dernière session de la CITES a décidé de protéger plusieurs espèces terrestres menacées : la girafe, dont il n'existe plus que 100 000 individus en Afrique, vient d'être inscrite à l'annexe II ; et malgré les pressions de plusieurs pays, l’interdiction du commerce international de l’ivoire (d'éléphant) a été maintenue et la vente d'éléphants vivants interdite – mais sa protection en Annexe 1 a été repoussée ; la loutre cendrée et la loutre d’Asie (portées à l’annexe I), 18 espèces d’iguanes à queue épineuse (annexe II), le gecko tokay (annexe II), la tortue étoilée de l’Inde (promue à l’annexe I), de même que 15 espèces de mygales arboricoles et ornementales (annexe II). Désormais, les annexes I et de II de cette Convention internationale interdisent ou encadrent le commerce de plus de 35 000 espèces, dont environ 5 600 animales et près de 30 000 végétales.

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Des obligations financières pour… la biodiversité !


Août 2019

Le rhinocéros, disent certains spécialistes, pourrait avoir disparu d’ici dix ans, en raison notamment du braconnage et de la réduction de son habitat. En particulier, le rhinocéros noir est classé « en danger critique », au seuil de l’extinction dans la nature (5 500 individus recensé aujourd’hui contre 65 000 en 1970). Afin d’inverser la tendance, Conservation Capital, une société londonienne qui développe des modèles de financement pour la protection de la faune, va proposer dès 2020 une approche nouvelle : des obligations. Les investisseurs verront leur placement rémunéré si la population de rhinocéros s’accroît, selon un objectif chiffré. Cet investissement, destiné à des donateurs privés et publics, est non seulement conditionnée à des résultats mais à une durée de cinq ans. 

Conservation Capital n’en est pas à son premier coup financier en faveur de la conservation : Ils ont déjà levé 250 millions de dollars pour près de 100 initiatives de conservation dans 25 pays d’Afrique et d’Europe : le financement d’espaces naturels au Panama, de réserves au Kenya ou au Portugal, des projets d’agriculture paysanne écologique en Tanzanie, de tourisme écologique par des populations locales au Rwanda, de mesures de compensation écologique en Europe, etc. Certains naturalistes ne manqueront pas de se désoler de cette “financiarisation” des biens naturels communs. Pour autant, le mécanisme financier ne manque pas d’intérêt. Deux années ont été nécessaires à Conservation Capital et à son partenaire, la Zoological Society of London, pour structurer ce produit financier sur les rhinocéros. Sur les 130 parcs naturels candidats à l’aventure, publics ou privés, seuls 5 (au Kenya et en Afrique du Sud) ont été retenus, en raison de leur importante population de rhinocéros noirs et de leur capacité à tenir les objectifs. À eux seuls, ils comptent environ 700 individus, soit 12 % de la population mondiale. Mais faire grossir ce chiffre est un défi : certains peinent à dépasser 1 % de croissance des rhinocéros par an… Pour dépasser cette croissance, certains devront embaucher plus de rangers pour mieux protéger les terrains, d’autres devront étendre leur habitat disponible car les naissances ralentissent au-delà d’une certaine densité, etc. 

Au total, 40 millions de dollars (35,6 M€) d’investissements sont nécessaires. Avec pour objectif une augmentation moyenne de 5,6 % de cette population en cinq ans. Les donateurs qui vont s’engager pourront percevoir de bénéfices en fonction de la réalisation de ce résultat – les intérêts devraient se situer entre 2 % et 5 % en cas de succès. En cas d’échec en revanche (une stagnation ou un déclin de la population), l’investisseur perdra sa mise. Le mécanisme est comparable dans les systèmes d’action classique, sauf qu’ici le produit financier est pour la conservation de la biodiversité ! Interrogés mi-juillet par le Financial Times, une responsable de Credit Suisse expliquait s’intéresser à ce « concept unique » pour ses clients. Les banques françaises vous proposeront-elles bientôt des produits financiers comparables…?

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 - Il NOUS INSPIRE-

Il invente la commune de l’après-pétrole…

27 août 2019



Maire écolo non encarté adepte d'une "écologie de l'action", Daniel Cueff expérimente depuis vingt ans dans le village breton de Langouët (600 habitants, Ille-et-Vilaine) un cadre de vie écologique souvent en avance sur la réglementation. Depuis son arrêté anti-pesticides de mai dernier, ce maire de 64 ans fait figure de fer de lance de la lutte contre les produits phytosanitaires. Il a en effet décidé d'interdire l'épandage de pesticides de synthèse à moins de 150 mètres des habitations. Déjà en 2016, il avait pris un arrêté interdisant les pesticides tueurs d'abeilles dans un rayon de trois kilomètres autour des ruches. Cet ancien maître de conférences associé en sciences de l'Éducation à l’université de Rennes 1 s’est éveillé à l'écologie lors de la lutte contre l'implantation d'une centrale nucléaire à Plogoff (Finistère) il y a 40 ans. Ancien conseiller régional sur la liste "Bretagne écologie", il fait un bref passage chez les Verts mais reprend vite sa liberté. 

Si plusieurs acteurs locaux lui reproche son manque de concertation, il a fait de Langouët une "commune écologique bretonne". Réélu trois fois, il fait d'abord du développement durable l'horizon de sa politique, avant de s'orienter vers l'économie circulaire. Cantine 100% bio et locale depuis 2004, abandon du désherbage chimique en 1999, bâtiments communaux qui produisent plus d'électricité solaire qu'ils n'en consomment, éco-hameaux, ferme en permaculture, préservation des terres agricoles, service public d’auto-production d'énergie renouvelable, etc… 

Son arrêté "anti-pesticides" a été a été suspendu, mardi 27 août, par le tribunal administratif de Rennes. Daniel Cueff a aussitôt annoncé qu'il fera appel de la décision. Mais déjà une vingtaine d'autres élus locaux ont interdit l'usage de pesticides sur une partie de leur commune...

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Si TOUS LES MAIRES de FRANCE POUVAIENT SE DONNER LA MAINetSUIVRE cet EXEMPLE NOUS AVANCERIONS D un PAS deGeant .BRAVO MONSIEUR.