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C’est arrivé sur Terre en Avril 2020


Chaque jour, elles nous inspirent, nous attristent ou nous réconfortent. Parmi les milliers de nouvelles et productions de connaissances qui surgissent dans le monde, Colibris le Mag a effectue une veille afin de vous proposer cette sélection de news, souvent passées sous les radars des grands médias. Et vous pourrez compléter votre découverte en remontant à la source de chaque nouvelle. 

 À la veille d’un relatif déconfinement, notre société est à la croisée des chemins : le retour du monde d’avant s’imposera-t-il, comme le refinancement sans contreparties des secteurs aériens et automobiles le font craindre ? Ou une transition écologique peut-elle s’amorcer – quelques signes le laissent espérer ? Cette chronique nous le raconte. Ainsi que le printemps et l’ours des Pyrénées, qui se moquent du Covid-19 comme d’une guigne !


 - ALERTES DU MOIS -


Business as usual…
17 avril 2020

Pour éviter un crash économique et une explosion du chômage, le gouvernement a fait voter 20 milliards d’euros pour soutenir les entreprises en difficulté, mais sans réelles contreparties environnementales. Alors, que faut-il refinancer et comment ? Des compagnies aériennes et automobiles ou des filière vertes de mobilité et d’énergie ? Les grands groupes et les banques en priorité ou plutôt les PME-PMI ? Par des subventions, des prêts ou par une augmentation/ participation au capital des groupes sans chercher à peser sur leurs choix industriels ? Profitons au contraire qu’une partie de notre économie est à reconstruire pour financer sa décarbonisation afin de préserver la planète, pour consolider plusieurs services publics (notamment dans le domaine de la santé), relocaliser les filières permettant de sécuriser nos approvisionnement et l’emploi local.Malgré la bataille d’une quarantaine de députés (proches de la majorité) souhaitant conditionner ces aides à des engagements écologiques, le 15 avril l’Assemblée a repoussé ces exigences. Et par la voix de son patron, Geoffroy Roux de Bézieux, le Medef exigeait quelques jours avant « un moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales ».

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©Pixabay


Sauver les avions ou le climat ? 

6 avril 2020

En mars, les compagnies aériennes réclamaient des aides publiques pour pouvoir redécoller. Appel entendu : les États-Unis prévoient d’apporter 50 milliards de dollars à ses compagnies, et la France vient de consentir un prêt de 7 milliards d’euros à Air France-KLM auquel les Pays-Bas ajoute 2 à 4 milliards. « Le sauvetage financier des compagnies ne doit pas permettre au secteur aérien de reprendre ses activités habituelles une fois la crise du Covid-19 terminée », dénoncent 250 associations internationales dans une lettre ouverte aux gouvernements assortie d'une pétition. Ce collectif d'associations exige que l'argent public soit utilisé « en priorité pour les travailleurs, les travailleuses, et le climat. » La ministre de l’Écologie assure que le chèque à Air France-KLM n’est pas en blanc mais bien en vert, car elle a exigé que la compagnie utilise des biocarburants et réduise « de 50% les émissions de CO2 sur les vols domestiques d'ici 2024 ». Sauf que personne ne sait comment y parvenir !

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Allègement des règles écologiques pour l’automobile ?

Avril 2020

Après les avions, l’automobile. Les constructeurs demandent à leur tour des aides – Renault devrait bientôt bénéficier d'un prêt de de l’État 5 milliards… Ils réclament aussi une dispense environnementale à l'Europe. Depuis le 1er janvier, les fabricants sont en effet tenus de maintenir les émissions de CO2 de leurs voitures neuves vendues en Europe sous la barre des 95 grammes de CO2 par kilomètre. Or, avec l'essor des SUV, ces faux 4x4 urbains, les émissions moyennes sont reparties à la hausse en 2019 à 121,8 g/km en Europe. C’est cette norme que les constructeurs veulent éviter.

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Trop de touristes menace la réserve corse de Scandola

30 mars 2020

« La fréquentation incontrôlée (du site) par les visiteurs de tous bords et (...) les effets dommageables sur la nature du site, ses écosystèmes (et) les espèces de flore et de faune qui lui sont propres » a conduit le Conseil de l’Europe à retirer son label d’espace protégé à cette réserve de 920 hectares terrestres et 1 000 ha de zone marine en Corse du Sud. Cette décision unanime fait suite aux inquiétudes de chercheurs en 2018 pour le balbuzard pêcheur et à la plainte envoyée en mars 2019 par 9 associations corses au ministre de la Transition écologique pour demander « des mesures d'urgence », dont une "zone d'interdiction" d'accès, pour sauver la réserve. Cette perte de label, obtenue en 1985, et l’impact économique qui pourrait suivre, feront-ils réagir enfin les autorités de l’Île de Beauté…?

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23 millions…

3 avril  2020

C’est le montant (en euros) de ce qu’aurait coûté en France la lutte contre le frelon asiatique (Vespa velutina) entre 2006 et 2015. Introduit en 2003 depuis la Chine dans des poteries horticoles, ce frelon ne cesse depuis d’attaquer de nombreuses colonies d’abeilles d’élevage et bien d’autres insectes pollinisateurs, déjà particulièrement affectés par les insecticides. Ce calcul, réalisé par deux équipes françaises, vient d’être publiée dans la revue NeoBiota. Selon leur modèle, la métropole sera entièrement envahie par ce frelon dans une douzaine d’années et sa lutte pourrait alors atteindre les 12 millions d’euros par an !

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©Wikipedia


Effondrement économique en cas d’inaction sur le climat !

14 avril 2020

L’inaction politique en matière de lutte contre le changement climatique coûtera aussi cher à l’humanité que la pandémie actuelle de Covid-19… mais chaque année ! C’est ce que révèle une étude publiée par la revue Nature. L’équation des chercheurs est simple : le coût des mesures prises pour contraindre le réchauffement climatique se situe dans une fourchette allant de 16 000 à 103 000 milliards de dollars pour l’ensemble des pays du G20, d’ici la fin du siècle. Donner un coup d’arrêt au réchauffement nécessiterait ainsi, pour les 20 pays les plus riches de la planète — qui sont à l’origine de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre — de consacrer ensemble 200 à 1 287 milliards de dollars par an à l’atténuation et à l’adaptation. Soit l’équivalent de 0,2 à 2 % de leur produit national brut annuel conjugué. Or, ne rien faire, leur coûterait environ dix fois plus : entre 1 900 et 10 000 milliards de dollars par an, soit l’équivalent de 2 à 12 % du PNB mondial actuel. Insoutenable !

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25 millions...

29 avril 2020

C’est le nombre de personnes déjà déplacées à cause de catastrophes naturelles, notamment climatique (ouragans, inondations, crues, méga incendies, sécheresses…). Dans son dernier rapport (en anglais), l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) indique que ces départs sont dues par quelques 1 900 catastrophes survenues dans 140 pays. Les plus touchés : l'Inde (5 millions de déplacés), les Philippines, le Bangladesh et la Chine (4 millions chacun). Les catastrophes naturelles ont entraîné trois fois plus de départs que les conflits et violences (8,5 millions de personnes).

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Une bonne nouvelle !


La transition écologique résisterait-elle à la crise… ?
23 avril 2020

Bouée de sauvetage pour certains, boulet pour la reprise économique pour d’autres, le Green deal proposé par la Commission européenne est menacé par les lobbies industriels de tous secteurs avant même d’avoir été adopté ! Sous la pression d’eurodéputés inquiets, Frans Timmermans, chef d'orchestre de ce pacte vert européen, a accepté le principe d'une relance qui ait pour moteur le pacte vert et la transformation numérique.En France, le gouvernement a publié les décrets très attendus relatifs à la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et à la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Si la PPE avance des baisses de la consommation d'énergies fossiles de -22 % pour le gaz d'ici 2028, de -34 % pour le pétrole et de -80 % pour le charbon, on attend une véritable stratégie économique pour y parvenir. De même, la SNBC grave bien dans le marbre l'objectif de neutralité carbone en 2050 – ce qui signifie que l'ensemble du CO2 encore émis par la France à cette date devra être compensé – mais on ne nous dit pas comment ni n’apporte de précisions sur la rénovation des bâtiments et les infrastructures de transport… Alors, ces discours et assurances sont-ils destinés à nous endormir ?
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Les Français, prêts à tout changer avec la crise du Covid-19 ?

31 mars 2020

Les sondages se suivent et se ressemblent : selon une enquête d'opinion de Viavoice pour Libération, une large majorité de Français sont prêts à tout changer (ou presque) une fois le confinement passée : 84% des sondés se prononcent en faveur de la relocalisation en Europe du « maximum de filières » de productions délocalisées en Asie ; 70 % pour réduire l'influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises. Plus radical, 69 % souhaitent que l'on ralentisse « le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité » et 68 % sont pour que l'on nationalise certaines « activités stratégiques pour la vie du pays » (transports, énergie, eau, etc.). De quoi réorienter les politiques publiques et les comportements d’achats !  

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Les océans pourraient se ressourcer en 30 ans ! 

Mars 2020

Surpêche, pollutions de toutes sortes, érosion des espaces côtiers : au fil des dernières décennies, la vie marine a payé au prix fort les activités humaines. Mais diverses tentatives de conservation ont montré le pouvoir de résilience des océans et de ses habitants. Ainsi, la baleine à bosse avait presque disparu dans les années 1960 : à la suite de l'interdiction de sa pêche, ses populations sont passées de quelques centaines à plus de 40 000 aujourd’hui. De même la pêche est un peu mieux encadrée, et les mangroves et les prairies sous-marines repartent. Pour peu que ces mesures deviennent la norme partout, qu’on atténue le dérèglement climatique et stoppe la pollution plastique, les océans pourraient retrouver leur vigueur en à peine 30 ans. C'est ce qu'a évalué, dans la revue Nature, une équipe internationale de scientifiques. Et les coûts de conservation à consentir seraient vite amortis grâce aux nombreux services apportés par cet écosystème.

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Une nouvelle musique dans l’air : celle de la nature !

3 avril 2020

Alors que la faune explorent les rues, les parcs, les rivières et les côtes sans hommes, les citadins peuvent entendre le chant magnifique du printemps ! « La biophonie, l'ensemble des sons dus aux êtres vivants, semble avoir pris le pas sur l'anthropophonie, l'ensemble des sons liés aux activités humaines », confirme Jérôme Sueur du Muséum national d'histoire naturelle. Concrètement l'énergie sonore d’une ville grande ou moyenne a baissé d'environ 80 %. Et ce chiffre est encore plus marqué aux abords des aéroports, des autoroutes et des voies ferrées. Résultat, moins perturbés, les oiseaux, les insectes et divers animaux peuvent mieux communiquent, se repérer et se reproduire…

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Enzymes gloutons de plastiques

8 avril 2020

La technologie mise au point par plusieurs équipes françaises et la start-up Carbios pour recycler par voie biologique le PET (polytéréphtalate d'éthylène), l'un des plastiques les plus communs pour la fabrication de bouteilles et de fibres polyester, a les honneurs de la revue Nature. Leur arme ? Des « enzymes gloutons » qui permet de décomposer 90 % du PET en 10 heures. Les matières premières ainsi récupérées peuvent servir à fabriquer du PET neuf. Un sacré progrès, si ce recyclage s’accompagne par l’arrêt programmé de l’usage de tous les plastiques…

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Décroissance prospère pour les humains et la biodiversité

20 avril 2020

Les politiques de conservation étudiées entre 1972 et 2016 reposaient sur l’hypothèse d’un découplage possible entre croissance économique et perte de biodiversité via une meilleure efficacité dans l’utilisation des ressources. Or, après leur analyse, une équipe internationale composée d’un vaste éventail de disciplines, de régions et d’institutions suggère qu’un tel découplage n’a jamais pu être réalisé. Et que, dans les conditions socio-économiques actuelles, une économie en croissance entraîne nécessairement une intensification de l’utilisation des terres et des pollutions. Les auteurs de cette étude publiée dans la revue Conservation Letters recommandent alors d’explorer des trajectoires socio-économiques affranchies de l’injonction de croissance – une « décroissance prospère » pour les humains, leur emploi, leur santé, leur éducation et leur bien-être – et compatibles avec la préservation de la biodiversité.

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L’ours des Pyrénées a-t-il réussi sa (re)colonisation

24 avril 2020

Cachou est mort, mais ses congénères ont tendance à prospérer… C’est le bilan dressé par par l'Office français de la biodiversité (OFB) sur la population d’ours introduite depuis 1996 dans les Pyrénées. « La population est composée d'au moins 23 femelles, 22 mâles et 7 individus de sexe indéterminé. Un minimum de cinq portées composées de deux oursons chacune ont été détectées », détaille l’OFB, indiquant une hausse de leur effectif par rapport aux dernières années. Et le plantigrade a également doublé depuis 2017 sa zone de présence : elle s’élève à 10 400 km2, sur six départements français (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales), trois communautés autonomes espagnoles (Navarre, Aragon et Catalogne) et Andorre. Il reste que les tensions avec les éleveurs locaux et la décision d’Emmanuel Macron de suspendre les réintroductions rendent incertain la survie de cette population.

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Ils nous inspirent


Des makers qui inspirent un bon air !

Avril 2020

Depuis le 16 mars, le collectif Makers For Life travaille sur la conception et la production du #makair, un respirateur artificiel à bas coût exclusivement dédié au traitement du Covid-19. Initié à Nantes par des entrepreneurs, des makers, des professionnels de la santé, des chercheurs, des ingénieurs, l’initiative a réussi à agréger plus de 250 femmes et hommes en France et à l’étranger autour d’un collectif de bénévoles et d’un consortium d’organisations publiques et privées. Adossé au CEA de Grenoble, au CHU et à l’Université de Nantes, ce projet exceptionnel est soutenu par des industriels internationaux (Seb, Renault…) et plusieurs collectivités. Et le prototype, en cours de tests, est en licence libre, avec mise en ligne des plans du projet. Chapeau bas, la communauté des makers !  En savoir +


Topher White secourt les forêts tropicales grâce à de vieux téléphones portables ! 

Avril 2020

Ce jeune spécialiste californien de la conservation, lauréat du prix Rolex 2019, a mis en place un système d’alerte en temps réel, sur la base de vieux smartphones Android reconditionnés dans des boîtes en plastique recyclées, équipées d’un microphone supplémentaire, d’une batterie et de panneaux solaires. Testé en forêt indonésienne, son dispositif fonctionne, assure-t-il, et lui a permis de débusquer en 48 heures un groupe de bûcherons illégaux. Avec son association Rainforest Connection, Topher White a installé plus de 150 dispositifs dans les forêts de cinq pays. Et ceux-ci peuvent envoyer des signaux d’alerte aux rangers grâce à l’existence de connexion au plus profond de la jungle ! En savoir +



Gaël Giraud nous invite à revenir à l’essentiel 

16 avril 2020

Cet ancien économiste en chef de l'Agence Française de Développement, directeur de recherche au CNRS en économie et prêtre jésuite, le souligne : « Cette crise nous invite à revenir à l’essentiel de… l’essentiel, c’est-à-dire à la relation humaine. La relation entre humains et avec notre environnement. On est l’héritier malheureusement d’une anthropologie relativement frustre : celle de cet homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci, une mâle blanc seul dans son cercle et relié à rien, plongé dans une solitude métaphysique désarmante. Et la nature est absente. C’est la négation de tout ce qui nous rend humain. [Durant ce confinement] beaucoup d’entre nous redécouvre cet élémentaire de l’existence, ce que les liens apportent de sens à notre vie. Mais aussi  la difficulté à le vivre. » En savoir +

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