Dans le Haut-Rhin, la consommation locale engagée et durable explose
Depuis le début de la crise sanitaire, certains bénévoles de l'association Colibris se sont retrouvés dans des situations bien particulières. Nous avons tenu à rendre visibles ces personnes, à leur ouvrir un espace pour partager leur expérience au quotidien, leurs témoignages et leurs points de vue sur cette période particulière, que ce soit de leur vision personnelle, professionnelle ou bénévole.
Fati est présidente du groupement d’achat Groupe d'achat solidaire du Pays Rhénan (GASPR), impulsé par le groupe local Colibris de Kembs (Haut-Rhin). Avec les bénévoles investis dans ce projet, elle a du s’adapter aux circonstances liées au confinement...
- Fati, quelles étaient vos craintes au début du confinement ?
Nous avions peur au début, évidemment, autant pour nos proches que pour le groupement d'achat. Nous nous sommes demandé si nous devions rester ouverts ou fermer. Car les demandes de la mairie étant fermes : soit nous pouvions travailler un par un dans le local, soit nous devions cesser notre activité. Très rapidement, toute l'équipe s'est mise d'accord sur le fait que notre raison d'être faisait sens à ce moment précis, et que notre existence était nécessaire.
- Quels changements avez-vu vécu dans votre organisation, votre clientèle ?
Nous avons travaillé un par un au local pour préparer les paniers des adhérents, puisqu'ils ne pouvaient plus venir eux-mêmes les réaliser. Le rythme a été très intense, avec un résultat impressionnant, puisque nous avons vu le nombre d'adhérents passer de 54 à 140 en seulement quelques semaines. Ce n'est que début juin que le rythme s'est enfin ralenti grâce à l'aide de nouveaux bénévoles. Cependant nous restons prudents, puisqu'aujourd'hui il ne peut toujours pas y avoir plus de trois personnes à la fois dans notre local.
- Quel a été le challenge le plus important ?
Le groupement d'achat fonctionne comme une entreprise : toutes les commandes doivent impérativement être livrées une fois par semaine, ce qui nécessite un important travail de logistique. La situation exceptionnelle a exigé une réponse hors du commun : certains de nos collaborateurs ont travaillé tard afin de répondre aux demandes de nos clients. Nos efforts ont payé car nous avons réussi à tenir le rythme malgré les conditions difficiles !
- Quels sont vos espoirs pour la suite ?
L'avenir est un véritable défi : notre mode de fonctionnement repose sur une consommation locale, engagée et durable. Seulement, on peut se demander si nos nouveaux clients nous ont choisi pour nos valeurs ou par simple opportunité, de proximité géographique par exemple. Nos nouveaux adhérents vont-ils rester ? Ce mode de vie va-t-il continuer à attirer de nouveaux venus ou cet attrait récent pour une consommation plus raisonnée aura-t-il seulement été un sursaut dû à la crise sanitaire ? Aujourd'hui, nous proposons des fruits et légumes, de l'épicerie ainsi que des produits secs. Pour permettre au GASPR de perdurer et de continuer sur cette pente ascendante, il nous faut proposer de nouveaux produits et élargir notre offre.
Commentaires
Cet article vous a donné envie de réagir ?
Laissez un commentaire !