Nice : les Amaps n’ont pas fermé… et sont prises d’assaut !
Depuis le confinement, toutes les Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne) de Nice continuent à fonctionner, alors que les marchés de la ville ont été fermés. Et les demandes de nouvelles personnes affluent. Nous les orientons vers les Amap encore capables d’offrir des paniers.
Installée depuis douze ans dans le quartier de la Gare du Sud à Nice-nord, l'Amap Balico (le nom niçois du basilic), à laquelle je participe, a été la première créée dans la ville. Entre temps cinq autres Amap ont réussi à trouver leur public à Nice. La notre a été limitée à 70 familles pour conserver la relation de proximité avec les producteurs et la convivialité entre ses membres.
La bétonisation graduelle des terres fertiles dans la plaine du Var et le prix élevé du foncier, même en location, ont conduit beaucoup de maraîchers à disparaître ou à se réfugier dans l'arrière-pays. De jeunes producteurs et d'autres un peu moins jeunes, mais gagnés à ce système de vente en direct, ont saisi l'opportunité de diversifier leurs cultures pour correspondre aux demandes exprimées par les citadins. Et cela d’autant plus que grâce au système des Amap, les producteurs savent combien de personnes sont engagées à leurs côtés au moment de la plantation. Sans compter qu'ils ont davantage de poids face à leur banquier !
Du fait de la crise du coronavirus, nous appliquons les consignes de distanciation sociale, le port des gants, des masques, et chacun à son stylo pour émarger les listes. Nous avons dû aussi aménager nos horaires de distribution pour respecter le couvre-feu et la fermeture du parvis de la gare à 18h. Le nombre de présents chaque jeudi après-midi est sensiblement le même, car certains, confinés chez eux, envoient voisins, famille ou amis plus jeunes afin de pouvoir consommer des produits frais.
Dès le début du confinement, notre productrice de fromages de chèvre a lancé un appel (suite à la fermeture des restaurants) pour l'achat de ses 10 cabris. Tous ont trouvé preneur parmi nos « amapiens » à son grand soulagement. La situation économique nous a également poussés à proposer pour la première fois des « paniers de légumes solidaires » à un coût minoré pour des familles avec enfants en grande difficulté. Cette démarche a été bien reçue par tous les membres, qui combleront volontairement le déficit pour le maraîcher. C’est ça aussi la solidarité dans les Amap !
Aller plus loin :
- La crise du coronavirus : un accélérateur de transition alimentaire ? / Colibris le Mag
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