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À Alès, une épicerie maintient la convivialité dans un quartier défavorisé


Depuis le début de la crise sanitaire, certains bénévoles de l'association Colibris se sont retrouvés dans des situations bien particulières. Nous avons tenu à rendre visibles ces personnes, à leur ouvrir un espace pour partager leur expérience au quotidien, leurs témoignages et leurs points de vue sur cette période particulière, que ce soit de leur vision personnelle, professionnelle ou bénévole.
Maryannick est bénévole au sein  du groupe local Colibris d’Alès et travaille par ailleurs pour une épicerie et une cantine associative dans un quartier défavorisé. Avec les bénévoles investis dans ces projets, ils ont dû s’adapter aux circonstances liées au confinement.


- Au début de l’épidémie, avez-vous eu des craintes pour l’épicerie et la cantine auxquelles vous participez ?

Nous sommes situés dans un quartier pauvre, dans lequel beaucoup de commerces ont fermé ces dernières années, notamment l’épicier historique, ouverte depuis 30 ans, dont nous avons repris l’activité. Ces lieux sont des zones d’échange et de convivialité, avec des ateliers, des espaces en libre-accès… Sans nous, le contact dans le quartier est perdu. Il fallait donc le maintenir autant que possible.

- Comment avez-vous ressenti l’annonce du confinement ?

Heureusement, nous l’avions anticipé ! J’ai eu le feu vert du préfet pour que l’épicerie puisse rester ouverte. Notre état d’esprit était de continuer notre activité, hormis pour quelques bénévoles fragiles qui sont restés à l’écart pour se protéger. Les débuts ont été chaotiques, mais nous avons réussi à nous adapter. Quant à la cantine, située sur un lieu différent de l'épicerie, elle a dû fermer avec le confinement. Pourtant, nous n'avons pas baissé les bras et avons commencé un service de repas à emporter. Il s’agissait d’une distribution gratuite, qui a permis d’offrir 2 500 repas au total, soit 80 par jour là, au lieu des 30 servis par jour auparavant.

- Qu’est-ce que le confinement a changé dans votre organisation, votre clientèle.. ?

De nouvelles personnes ont bénéficié de la cantine : des invisibles, habitants du quartier qui n’osaient pas venir, nous ont finalement rejoint. Nous allons tout faire pour maintenir le lien avec ces personnes, maintenant que le confinement est terminé. Pour ce qui est de l’épicerie, le chiffres d’affaires a doublé sur 2 mois, malgré des horaires restreints.

- Comment vont l’épicerie et la cantine aujourd’hui ?

Maintenir des mesures sanitaires strictes est difficile, aussi bien à l’épicerie qu’à la cantine. Nous travaillons dans la confiance, chacun fait de son mieux pour se protéger et protéger les autres. Malheureusement, un atelier "repair-café" a dû être annulé : l’événement, qui d’ordinaire rassemble les habitants du quartier et des bénévoles bricoleurs autour d’un café dans une ambiance détendue, ne pouvait évidemment plus se tenir dans les mêmes conditions qu’avant la pandémie. C’est dommage, mais c’est la convivialité qui nous caractérise, impossible de la laisser de côté.

- Comment voyez-vous l’avenir ?

Les bénévoles ont du mal à envisager l’avenir, pour le moment. Nous sommes à un moment de changement, de transformation, et il est difficile de savoir de quoi l’avenir sera fait. Nous avons principalement pour projet de faire circuler une monnaie locale dans les prochains mois, grâce à des interventions de Cévennes en transition. Nous tenons plus que tout à maintenir le contact avec les habitants du quartier, surtout maintenant que de plus en plus de gens risquent de se retrouver en difficulté financière.


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Bravo et merci à toutes ces personnes qui pensent d'abord à aider, à donner. Nous devrions retrouver toutes ces épiceries de ville et village qui ont de biens meilleurs produits que toutes ces " grandes surfaces " qui ne pensent qu'à faire du profit!
De plus à l'épicerie on peut parler, avoir du lien, sentir une amabilité.
Salutations à tous, continuez votre beau travail.
NG