Reprendre le contrôle sur nos outils numériques et réduire la dépendance aux géants de la tech est plus qu'une question de choix technique : est un acte démocratique et économique.
Alternatives aux GAFAM : un choix stratégique face aux tensions mondiales
Aujourd’hui, l'Europe est confrontée à une réalité économique frappante : chaque année, une partie conséquente de ses transactions numériques va directement dans les poches des géants états-uniens du numérique, communément appelés les GAFAM et hébergeurs de produits privateurs (tels que Google Drive, iCloud, Meta for Business, Amazon Web Services, Microsoft 365 soft). « Au cours de l’exercice 2024, les géants technologiques états-uniens ont dégagé ensemble 1 562 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde, soit l'équivalent d'environ la moitié du PIB de la France. », selon des statistiques reprises notamment par le site spécialisé Statista .
Or, ces sommes sont captées aussi par des acteurs privés européens et contribuent à la dépendance à des services privateurs, centralisés, qui échappent au contrôle démocratique des citoyen·nes européen·nes. Elle sont soumises aux réglements de protection des données comme la RGPD / DSA / DMA mais bénéficient d'exemptions. Alors que des tensions commerciales entre les États-Unis et le reste du monde prennent de l’ampleur, il est plus que jamais pertinent de se poser la question : existe-t-il des alternatives au modèle des plateformes qui permettent de réduire cette dépendance et de reprendre en main notre souveraineté numérique ?
Le Mouvement Colibris soutient l’accès à un numérique émancipateur !
Depuis 2017, le Mouvement Colibris met à disposition et entretient une infrastructure technique qui compte une dizaine d’outils libres conçus pour faciliter la coopération : des carnets de notes communs (#Framapad) ; une place de village (#YesWiki) ; un outil de réunion à distance (#BigBlueButton) et de diffusion de vidéos (#Peertube).
https://www.colibris-outilslibres.org/
En 2025, plus de 18 000 personnes emploient ces outils.
Nos serveurs hébergent par exemple #Transiscope (qui permet d’agréger les données et de géolocaliser des actions sur le territoire) et #GoGoCarto (qui simplifie la création de cartographies thématiques). Déjà, 35 922 points ont été renseignés par la communauté des contributeurs et contributrices.
* Nous avons aussi lancé une initiative au niveau du matériel, la booture.
La booture (pour Boîte à Octets Ouverts pour Transformer nos Utopies en Réalités Émancipatrices), c’est la conjugaison du système d'auto-hébergement YunoHost et d’un CMS no-code ergonomique, YesWiki !
=> La booture s’installe sur un nano-ordinateur ou sur un ordinosaure (un ordinateur réemployé) pour en limiter l’impact écologique.
=> Elle offre un catalogue étendu d’applications installables en 1 clic et dispose d’un portail accueillant et de contenus sous licence libre (des communs numériques : des ouvrages, des vidéos, des supports de formation, des ressources, etc.).
=> Il est possible d’utiliser la booture à travers l’Internet, ou, à défaut de connexion, localement.
Des alternatives existent en matière de numérique émancipateur
* Systèmes d'exploitation et bureautique libres : Pour remplacer Microsoft Windows, il existe des distributions connues sous le nom générique de « Linux », c’est à dire un système d’exploitation libre et ouvert. De plus, pour remplacer Microsoft Office, LibreOffice est une suite bureautique Open Source qui couvre tous vos besoins en traitement de texte, tableurs, présentations et bien plus encore. Un véritable retour au contrôle sur vos données !
* Les réseaux sociaux décentralisés : dans un monde où des entreprises comme Meta (Facebook) ou X (anciennement Twitter) dominent l’espace public numérique, des alternatives décentralisées, plus respectueuses de la souveraineté des utilisateurs, émergent. C'est le cas du Fediverse, un ensemble de réseaux sociaux interconnectés qui fonctionnent sur des principes de décentralisation et de code source ouvert. Des services comme Mastodon, Pixelfed (pour la photo) ou Peertube (pour les vidéos) permettent aux utilisateur·ices de créer des espaces d’échanges libres, sans publicité. Le Fediverse, porté par une communauté mondiale engagée, devient ainsi une véritable alternative.
* Des outils numériques éthiques et souverains : l’association Framasoft, bien connue en France, propose une panoplie d'outils libres et respectueux de la vie privée pour remplacer les services traditionnels des GAFAM : Frama.space pour gérer vos fichiers et agendas, Framapad pour écrire collectivement des textes, Framateam pour discuter en équipe, et bien d’autres. Ces outils, accessibles à tous, permettent de gérer ses données sans avoir à passer par des acteurs privés et centralisés. Autre acteur de la souveraineté numérique : YunoHost, une plateforme permettant d’héberger soi-même ses services numériques sur un serveur personnel. Un possibilité pour celles et ceux qui souhaitent plus d'autonomie à l’égard des hébergeurs traditionnels (OVH, Hetzner).
Reprendre le contrôle sur nos outils numériques et réduire la dépendance aux géants de la tech est plus qu'une question de choix technique : c’est un acte démocratique et économique.
* Un avenir plus responsable et souverain : reprendre le contrôle sur nos outils numériques et réduire la dépendance aux géants américains est plus qu'une question de choix technique, c’est un acte démocratique et économique. Cela permet de limiter l’influence des multinationales sur nos sociétés, de garantir une plus grande transparence sur l’utilisation de nos données personnelles, et d'encourager le développement d'une économie numérique locale et responsable.
En ces temps de tensions commerciales croissantes, il est plus que jamais temps de réfléchir aux alternatives disponibles et de soutenir les projets qui œuvrent pour un internet plus juste et plus équitable. C’est aussi une manière de participer à la construction d’un numérique respectueux des citoyen·nes et de la planète.
!! Alors, êtes-vous prêt·e à franchir le pas vers un numérique plus souverain et éthique ?
Commentaires
Cet article vous a donné envie de réagir ?
Laissez un commentaire !