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Édito

Dessine-moi une maison écolo !


Quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau, Allemagne (crédit : Patrick Lazic)

7,4 millions de logements en France sont considérés comme de véritables « passoires énergétiques », déplore l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Alors que la crise climatique nous mord la nuque, la filière du BTP ne s’est pas vraiment mise au vert. Même si ça pousse, ici et là, du côté des cabinets d’architecte et des marchés publics. Alors, qu’est-ce qui freine la transition au royaume de l’acier, du plastique et du béton ?

L’attrait immarcescible du béton justement, malgré quelques innovations locales tout bois tout chanvre. Deux autres causes essentielles freinent ces changements, nous révèle la journaliste Marie Astier dans son enquête réalisée pour Reporterre et Colibris Le Mag : une recherche maximale du profit tout au long de la chaîne, peu compatible avec la mobilisation de compétences diverses, de matériaux et architectures plus écologiques ; et un manque de culture – mais aussi de savoir-faire dans les territoires – pour la frugalité des bâtiments.

Cette « bataille culturelle » est essentielle, insiste l’architecte Arthur Bel de l’Atelier du Rouget dans le Cantal. Lequel plaide, dans l’entretien qu’il nous a accordé, à « sortir de l’architecture conventionnelle », à « décoloniser les imaginaires » et à s'affranchir de la standardisation afin de faire la part belle à la diversité des résidents et des modes de vie.

Pour autant, ne désespérons pas : sans être devenu la norme, les chantiers moins énergivores, voire les immeubles passifs, végétalisés et sans produits toxiques, sortent de terre dans de nombreuses villes. Et une multitude de bâtisseurs développent diverses pistes pour mieux vivre ensemble en immeuble. Insuffisant ? Certains s’inspirent des symbioses possibles que nous offrent la nature (biomimétisme). Le coup de concevoir des matériaux robustes et économes, des architectures élégantes et frugales, des cités plus harmonieuses entre ses habitants, les services développés et leur environnement – d’aucuns parlent déjà d’une « perma-architecture »...

D’autres enfin, et au-delà des modes, explorent une « architecture participative » et des constructions de « haute qualité humaine ». C’est le cas d’un collectif d’architectes et d’urbanistes autour de Patrick Bouchain et du groupe nommé Les Barbara qui édifie à Boulogne-sur-Mer, Avignon, Rennes, Clermont-Ferrand, des immeubles ou des maisons individuelles en associant les résidents à chaque étape de la construction. Mieux, dans certains quartiers, habitants, urbanistes, élus et techniciens, partagent une revigorante expérimentation sociale et démocratique : sur des projets de rénovation, chacun met la main à la pâte et son imagination à contribution, choisit le couleur de sa façade ou de son balcon, la taille et la forme de son jardinet, l’emplacement des pièces à vivre, arbitre sur les priorités budgétaires, parfois co-construit son logement, insère des jeunes en difficulté de la cité, etc. On vous en reparle dans quelques jours ! 

Alors, des immeubles plus écolos et humains, c’est pour demain ?!


Dans ce dossier

"Le monde du bâtiment résiste encore à l’écologie", enquête réalisée en partenariat avec Reporterre

"Vers une autre architecture", entretien avec Arthur Bel, "architecte-médiateur".

Commentaires

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Bonjour,
serait-il possible d'avoir le contact du groupe "Les barbara" cités dans l'article ? Merci

Bonjour, Voici leur site : https://lesnewsdebarbara.wordpress.com/ Cordialement, Gregory

Je trouve cela très bien mais il ne faut pas habiter une région à incendie et c'est mon cas. Ils sont hyper violents et votre maison en bois il n'en restera pas plus qu'un tas de cendre.

Bonjour, Les maisons en bois sont conformes à la législation incendie, et sont souvent plus sûres que les maisons en béton. Voir http://www.bois.com/construire/reglementation/incendies

Bonjour,
Pour avoir construit de nombreuses maisons en bois, expertisé des appartements d'immeubles en béton incendié et récemment du rénover ma maison incendiée par un défaut électrique incombant à ENEDIS, je vous assure que l'on est bien mieux lottis avec une construction bois qu'avec béton ou métal.
Ma maison, malgré des poutres maîtresses à demi-consummées est restée debout. Dans un ouvrage béton, après une surchauffe d'une dalle vous devez reprendre les armatures (qu'il faut rechercher en défonçant le béton), les renforcer puis reprojeter du béton pour un simple incident de friteuse oubliée.Si c'est plus grave, l'opération de démolition a un impact environnemental et financier beaucoup plus conséquent que pour une construction bois.
en espérant avoir apporté à votre reflexion

Cet article nous fait croire que notre amour du béton nous empêcherait de vivre dans des logements confortabless l'hiver. Or il existe des constructeurs qui utilise justement le béton comme "inertie thermique de masse" pour garder le frais à l'intérieur, lors des étés chauds.
Dans les églises, par exemple, il y fait toujours frais, et sans climatisation...
Pour l'hiver, en revanche, c'est avec une méga isolation par l'EXTERIEUR qu'ils obtiennent seulement 9kWh/an/m2
En Allemagne, plusieurs milliers de maisons sont construites sur ce système innovant.
Plus d'info sur leur site: http://www.villa-optima.fr

Bonjour !
Je veux vivre dans une maison. ..un village...une communauté Colibris... Comment trouver des contacts et recevoir des offres ? Merci !

Bonjour ! merci de vos articles intéressants. Au cas où il y a des autres Suisses parmi vos lecteurs voici le site d'une coopérative d'habitation écologique où je viens d'emménager, pas complètement terminé et pleins de projets en vue ! :o)
http://coopmoul2.wixsite.com/moulin
Belle journée à touTEs !
Eva