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Vaccins : immunisons-nous contre les croyances !


Le gouvernement a annoncé son intention de rendre obligatoire, dès janvier 2018, onze vaccins pédiatriques - contre 3 actuellement-, dans l’espoir, nous dit-on, de renouer avec la confiance. Pourtant, ce dont les parents ont besoin aujourd’hui, c’est avant tout d’être correctement informés. C’est le pari que s’est lancée la journaliste scientifique indépendante Lise Barnéoud, auteure de l’ouvrage Immunisés ? Un nouveau regard sur les vaccins, paru en août dernier aux éditions Premier Parallèle. Une approche rigoureuse et dépassionnée…




Certains sujets de conversation sont si clivants qu’on les évite généralement lors des diners entre amis ou en famille. Les vaccins en font partie, avec la politique ou la religion. Pourquoi ? Parce que la vaccination est un objet de science autant que de croyance. Et c’est dommage car cela appauvri le débat. Il est temps d’abandonner les mythes et les croyances véhiculés d’un côté comme de l’autre. Cessons également de parler de La Vaccination, comme si tous les vaccins étaient à mettre dans le même panier. Ce dont les parents ont besoin aujourd’hui pour faire des choix éclairés, ce n’est pas d’un discours (pro ou anti) sur la vaccination, mais de faits, vaccin par vaccin, controverse par controverse. Mon livre Immunisés ? Un nouveau regard sur les vaccins vise à éclairer ce débat, à établir une analyse rigoureuse des avantages, des inconvénients et des enjeux pour chaque vaccin. Plutôt que de croire ou de ne pas croire, je propose de comprendre, avec pour seuls outils de lecture les articles scientifiques, les données de l’épidémiologie, de la pharmacovigilance, de la sociologie ou encore de l’économie. 

Un adjuvant qui ne passe pas

Prenons l’exemple de la controverse qui agite aujourd’hui le plus de parents français : l’aluminium*, présent dans la plupart des vaccins pédiatriques, sauf celui contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (le ROR). Plutôt que de m’en tenir aux avis des différentes institutions et experts reconnus, je me suis plongée dans la littérature scientifique existante. Qu’est-ce que la science nous permet aujourd’hui de dire ? 

Chez un petit pourcentage de la population, des particules d’aluminium subsistent des mois, voire des années au niveau du site d’injection. Ce « tatouage » vaccinal a été baptisé « myofasciite à macrophages ». Le lien entre l’aluminium présent dans les vaccins et cette invisible lésion musculaire est désormais reconnu dans le milieu scientifique. Ce qui fait débat aujourd’hui, c’est la conséquence de cette lésion : reste-t-elle à l’état de tatouage, sans aucune influence sur l’organisme, comme l’affirment les autorités de santé publique et la plupart des experts ? Ou bien ces particules migrent-elles dans d’autres tissus, dont le cerveau où elles pourraient induire un ensemble de symptômes tels qu’une fatigue chronique, des douleurs musculaires et différents troubles neurologiques, regroupés sous le terme de « syndrome de fatigue chronique » par l’équipe du spécialiste français Romain Gherardi, de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne) ? Il manque aujourd’hui d’études pour conclure avec certitude sur ce point. Toutefois, les données disponibles permettent d’ores et déjà d’affirmer que si un lien de cause à effet existe, seul un très faible pourcentage de la population serait concerné. 

Deux autres résultats méconnus sont à noter. Chez la souris, les particules les plus petites sont les plus susceptibles de migrer dans d’autres tissus. Faut-il dès lors privilégier les particules d’aluminium supérieures à un certain diamètre ? Autre résultat : des analyses génétiques indiquent que les personnes chez qui une « myofasciite à macrophages » a été diagnostiquée et qui présentent les symptômes de cette « fatigue chronique » possèdent des mutations d’ADN particulières. Existerait-il des prédispositions génétiques à mal évacuer ces particules d’aluminium ? Autant de questions qui méritent d’être approfondies par des nouvelles recherches. 

Un débat coûts / bénéfices délicat

Bien souvent, le manque d’études sur des questionnements légitimes amène à surinterpréter les risques. Qui existent, comme pour tous les médicaments. Mais qui restent très faibles : à l’échelle individuelle, il y a peu à craindre des vaccins. Les taux d’effets indésirables rapportés pour les vaccins sont bien moindres que ceux rapportés pour les médicaments classiques. Le vaccin pour lequel les différents systèmes de pharmacovigilance, en France comme ailleurs, rapporte le plus d’effets indésirables grave concerne le vaccin contre les gastro-entérites à rotavirus. En moyenne, entre 1 à 6 nourrissons sur 100 000 déclarent une invagination, une déformation de la paroi intestinale qui, lorsqu’elle n’est pas prise en charge immédiatement, peut être grave. Ce vaccin n’est plus recommandé en France.

Une autre inquiétude agite les parents que j’ai pu rencontrer durant mon enquête : le risque des vaccins combinés. Désormais, on utilise de plus en plus des formulations qui protègent contre 6 maladies en même temps. Peuvent-elles surcharger le système immunitaire des nourrissons ? Plusieurs études indépendantes ont été menées sur la question, une seule montre une légère augmentation du nombre de morts subites observées dans les 48h après cette vaccination, uniquement pour le rappel au cours de la deuxième année de vie du bébé. Toutefois, ce sur-risque était inférieur à 1 cas supplémentaire pour 700 000 enfants vaccinés. Au passage, il est intéressant de constater que, du point de vue de la controverse précédente sur les adjuvants aluminiques, les vaccins combinés présentent l’avantage de réduire le nombre d’injections et donc la quantité de sels d’aluminium injectés dans les muscles des enfants…

Couplés avec l’hygiène et les antibiotiques, les vaccins ont fait bondir de trente ans notre espérance de vie et ont divisé par vingt-cinq le risque de voir nos enfants mourir avant leur premier anniversaire, en l’espace d’un siècle. Ces outils préventifs représentent encore aujourd’hui l’un des piliers de nos sociétés : ils nous permettent de profiter de cette fête microbienne planétaire qu’est la vie ! Mais ils restent des médicaments, non exempt de risque. Et ne peuvent représenter LA solution parfaite contre l’ensemble des pathologies infectieuses, quels que soient notre histoire, notre époque, notre pays… 

Immunisons-nous contre les croyances, contre les manipulations de tous bords et la simplification des discours. Soyons à la hauteur de notre système immunitaire : ne refoulons pas le moindre argument étranger à notre vision, incorporons toutes les données, faisons du cas par cas, restons attentifs, mais aussi bienveillants. Plutôt qu’idolâtrer ou vouer aux gémonies, prenons le temps de la réflexion.


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* Il s’agit d’un adjuvant destiné à attirer l’attention de notre système immunitaire afin de déclencher une réaction comparable à celle que causerait une véritable attaque microbienne. Sans aluminium, ces vaccins n’auraient pas la capacité de mettre en alerte notre organisme : ils seraient transparents aux yeux de notre système de surveillance.

Commentaires

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pourquoi injecter à un bébé ce vaccin quand on sait que l'hépatite B ne s'attrape que par contact sexuel ou par injection avec des seringues contaminées ou par le sang contaminé??

La B est la plus contagieuse des hépatites virales. Elle peut certes s'attraper via les liquides sexuels, mais aussi par le sang et une micro goutte suffit ! Il y a un risque non négligeable de transmission d'une personne infecté à son entourage proche, et surtout familial, par l’intermédiaire de petites plaies ou d’objets de toilette piquants ou coupants (coupe-ongles, rasoirs, ciseaux, brosses à dents…).
Ce qui fait de l'hep B une maladie très répandue dans le monde...

Bonjour, comment faire pour être en règle vis à vis de l'école ? À chaque changement d'établissement le carnet de santé est demandé .
Merci

Bonjour, trouvé un médecin qui est contre la vaccination obligatoire il commandera les vaccins sans les inoculer à votre enfant. Vous aurez les justificatifs qu'il vous faut pour les administrations. Bien obliger de tricher un peu mais la vie de son enfant vaut bien ça.

Comme ça les personnes immunodéficience seront en grave danger de mort a cause de votre enfant et de ce medecin. J'espère qu'il sera dénoncé et radié ce docteur. Si vous ne voulez pas vaccinée votre enfant faite l'école a la maison mais réalisez bien que ce genre de triche peu à voir des conséquences très grave pour d'autre

Pourriez vous me donnez le nom de ce médecin? Je suis dans le même cas

J'etais plutôt ok avec l'article mais votre astérisque sur l'aluminium me mets hors de moi! Si o'aluminium était indipensable pour qu'un vaccin soit efficace ça voudrait dire que pendant 40ans ona injecté le vaccin antitétanique DTPolio pour rien ?! Car jusqu'en 2008 le DTP commercialisé par Merieux ne contenait pas d'aluminium.
Et le phosphate de calcium pourrait parfaitement remplacer cet adjuvant neurotoxique.
Alors faut arrêter de raconter n'importe quoi!
L'aluminium devrait être retiré des vaccins ou au moins des rappels. Je ne comprends pas pourquoi les médecins et les institutions préfèrent amplifier l'opposition aux vaccins (qui pourtant sont très positifs entendons nous bien) plutôt que de re-commercialiser un DTP sans alu (retiré pour des raisons frauduleuses)

Bonjour, Je vous invite à lire la tribune "Vaccins : oui mais... sans aluminium", qui va dans votre sens : https://www.colibris-lemouvement.org/magazine/vaccins-oui-mais-sans-aluminium

Je ne pensais pas que le Colibri se ferait porteur de ce type de propagande voilé sous l'apparence d'un point de vue dépassionné !
Aucune critique de la politique uniquement financière des labos, rien sur la présence de 9 nano-particules, rien sur le lien avec la montée en puissance des troubles psy précoces chez l'enfant !
En résumé un plaidoyer qui prend les citoyens même écolos pour des gogos !

Bonjour, Nous avons fait appel, pour ces tribunes, à des personnes sincères, compétentes, qui ne s'inscrivent, d'après nous, dans aucune propagande. Mais si vous avez des éléments à nous transmettre sur les points que vous mentionnez, nous sommes tout à fait preneurs ! Merci de nous écrire sur mag (at) colibris-lemouvement (point) org

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