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Gold of Bengal : low tech en stock !


L’association Gold of Bengal est basée à Concarneau, dans le Finistère. Son objet est d’inspirer, de sensibiliser, et de transmettre des innovations utiles et durables… par l’aventure ! Trois expéditions maritimes ont été menées à cet effet. La dernière, encore en cours, a vu le Nomade des mers partir le 23 février 2016 pour un tour du monde de trois ans. Ce bateau laboratoire autonome recherche les inventeurs les plus ingénieux et les low tech les plus prometteuses pour les mettre en commun sur la plateforme Low-tech Lab. Pierre-Alain Levêque, responsable des innovations, nous raconte tout.


 

- On parle beaucoup de low tech en ce moment.. mais qu’est-ce que c’est au juste ?

Les "low-technologies", par opposition aux "high-technologies", sont des innovations techniques simples, accessibles, réparables, développées à échelle locale pour répondre à des problématiques vitales, économiques ou environnementales. Les low technologies sont très diverses et répondent à toutes sortes de besoins - énergie, alimentation, eau... Par exemple, une machine à laver à pédales, une méthode de pasteurisation de fruits et légumes, ou encore un bassin de culture de spiruline.

- Et vous animez un Low-tech Lab…?

Oui. C’est un projet porté par l’association Gold of Bengal. Il s’agit d’une plateforme collaborative qui rassemble les contributeurs de low tech. Chacun peut partager ses connaissances en libre accès pour que d’autres puissent les réaliser eux-mêmes. L’idée est qu’un maximum de personnes puissent répondre à leur besoin de la manière la plus respectueuse de l’environnement possible. 

Concrètement, le low-tech lab est une communauté d’acteurs des low-tech de nombreux pays. 

 - Est-ce que ça marche ? 

Coté technique, nous avons rencontré depuis 2016, en France, avec le Low-tech Tour France (http://lowtechlab.org/wiki/Low-tech_tour) et dans le monde avec l’expédition maritime Nomade des Mers une cinquantaine d’inventeurs et leurs solutions. La plupart sont vraiment bluffantes de simplicité et d’efficacité.

Coté recherche collaborative et diffusion nous n’avons pas encore atteint le seuil de contributeurs nécessaires pour l’autonomisation de la plateforme. C’est-à-dire que nous devons encore jouer un rôle d’animateur qui consiste à rencontrer les inventeurs des systèmes qui nous semblent les plus pertinents afin de les diffuser. L’objectif est, qu’un jour, la communauté soit assez puissante pour gérer ce lab sans notre travail de médiation.

- Quelle est ta low-tech préférée ?

Cette année, dans le cadre du Low-tech Tour France, nous avons pu découvrir de nombreuses low-tech adaptées à l’habitat pour le contexte français. Celle qui a le plus retenu mon attention est le capteur à air chaud mis au point par Guy Isabel. Il s’agit d’un chauffage solaire très simple, esthétique, qui permet d’économiser beaucoup d’énergie.

Dans le cadre de l’expédition “Nomade des Mers”, qui nous permet de mettre en lumière des low-tech intéressantes dans les pays de la ceinture tropicale, c’est la micro-culture de spiruline à partir d’intrant organique qui est ressorti du lot pour moi. Du soleil, de la chaleur et de l’urine permettent d’obtenir de précieuses récoltes de cette petite algue très nutritive. 

- Quelle part l’expédition Nomade des Mers fait aux low-tech ?

Pouvoir montrer des exemples concrets et expérimenter les low-tech nous semble essentiel. On a donc pensé l’expédition “Nomade des Mers” pour nous permettre à la fois de découvrir l’existant mais également de tester sur nous-même les différents systèmes.

Le “Nomade des mers” est donc un catamaran de 15 mètres aménagé en un laboratoire de low-tech. On y retrouve des pédaliers outils, des cultures d’insectes comestibles, de spiruline, des systèmes de bioponies… Le contexte du bateau, sous forte contrainte, nous permet ainsi de tirer le meilleur des systèmes, d’être critique et d’avancer sur la route de la sobriété !

C’est également un outil de sensibilisation, notamment grâce à la réalisation d’une série documentaire par ARTE.

L’expédition Nomade des Mers est donc une sorte de "super contributeur" pour le Low-tech Lab.

- Quelles sont les prochaines étapes du Low-tech Lab ?

L’adaptation des systèmes low-tech à chaque contexte ne peut se faire que par des contributeurs issus de ce contexte ou le connaissant parfaitement. La prochaine étape pour le low-tech lab est donc de travailler avec tous les contributeurs souhaitant être des relais locaux afin qu’une diffusion puisse se faire au plus proche du terrain.

Pour la petite équipe que nous sommes, à Concarneau, nous allons également nous intéresser à l’appropriation des systèmes pour le contexte français. Cela va passer par la réalisation d’un habitat entièrement pensé low-tech dans lequel nous allons pouvoir faire intervenir des nombreux profils afin de coller au mieux aux besoins d’ici.

Actuellement en Thaïlande, le “Nomade des Mers”, avec Corentin de Chatelperron à son bord, va continuer sa route vers le Pacifique pour continuer la découverte de nouvelles low-tech.


POUR ALLER + LOIN

- L’association Gold of Bengal

- Le Low tech Lab

- La série “Nomade des mers, les escales de l’innovation”, diffusé du 29 octobre au 16 novembre sur Arte.

Commentaires

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savoir relier son intelligence,avec sa créativité,dans un formidable partage humain,vraiment,BRAVO. je ne manque pas de vous faire connaitre,et..vos inventions aussi,simples,qu'extraordinaires.MERCI