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Édito

Vers la sobriété technologique


Face aux immenses défis écologiques auxquelles nous faisons face, la technologie peut-elle nous sauver ? Ses zélateurs sont nombreux aujourd'hui, et nous proposent des solutions séduisantes : énergies vertes, voitures électriques, villes intelligentes, agriculture high-tech… Hélas, nous disait Philippe Bihouix dans un entretien réalisé cet été, ces technologies consomment d'énormes quantités de ressources non renouvelables (métaux, terres rares), et délocalisent la pollution loin de nos yeux occidentaux. 

Ces solutions technologiques amènent à leur tour d'autres problèmes, résolus par encore plus de technologies… La contre-productivité de nos systèmes est patente, comme le pointait du doigt Ivan Illich il y a 4 décennies déjà : la vitesse nous ralentit (Énergie et équité, 1973), l'école nous abêtit (Une société sans école, 1971), la médecine nous rend malade (Némésis médicale, 1975), la communication nous empêche de nous comprendre (La Convivialité, 1973).

"On ne peut pas résoudre un problème avec le même type de pensée que celle qui l'a créé", Albert Einstein.

Alors, stop ou encore ? À Colibris, nous sommes convaincus que "l’avenir est dans le génie de la simplicité, le pouvoir de la créativité et l’élégance de la sobriété"

C'est le sens de la démarche low-tech, présentée ici par Philippe Bihouix. En opposition aux high-tech, hautes technologies, ces "basses technologies" nous permettent d'interroger d'un œil neuf notre façon de répondre à nos besoins : pourquoi produire ? Que produire ? Comment produire ?

Les low-tech veulent avoir un impact moins grand sur notre environnement, avec moins de prélèvements de matières, moins de consommation énergétique, moins de déchets. Elles doivent être appropriables facilement par les individus, robustes, résilientes.

C'est tout le sens de la note "Vers des technologies sobres et résilientes – Pourquoi et comment développer l’innovation « low-tech » ?", que vient de publier La Fabrique écologique et dont nous reproduisons ici la synthèse. Elle fait trois propositions, pour tenter de changer la trajectoire suicidaire de nos sociétés tournées vers toujours plus de technologie, toujours plus de croissance.

Ce dossier Low tech ne pouvait passer à côté de Kris de Decker, créateur du site Lowtechmagazine.com, grand critique de la technologie. Hubert Guillaud, du site Internetactu.net, fait ici la synthèse d'une de ses conférences, "Comment les technologies du passé peuvent-elles éclairer notre avenir ?"

Enfin, coup de cœur pour Gold of Bengal, cette ONG concarnoise qui diffuse les solutions simples, accessibles et réparables trouvées dans le monde entier, pour répondre aux besoins des humains dans le respect de leur environnement. 


Alors, en route pour la sobriété technologique… heureuse !


Image : couverture de Mark Harrison de l'excellent livre de Ernest Callenbach, Écotopia, récemment édité en français aux éditions Rue de l'échiquier.

Commentaires

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Je ne vois pas pourquoi des technologies plus respectueuses de l’environnement seraient forcément « low » tech. Ce ne sont ni la science ni la technologie qui sont mauvaises pour la biodiversité mais les applications qui en sont faites en fonction de nos choix de société. Confusion classique entre les causes et les conséquences. Dommage.

Bonjour, Je vous invite à lire la suite du dossier, qui pourra vous éclairer ! Bien cordialement, Gregory

Erreur , actuellement c'est le développement exponentiel des techniques qui dicte nos projets de socièté , et c'es t bien cela le problème .

L'argent comme les technologies SONT? par nature.
Ils ne nous appartient pas de les juger.
Il nous appartient de les utiliser avec un cœur ferme et ouvert? mu l'intention de servir la Vie sous toutes ses formes.
Autrement dit, penser vivant au delà du mental binaire.
ou
assumer ce que le monde me renvois pratiquer l'Ecologie profonde qui permet de sortir de la Victime - du Sauveur ou du Boureau

Fraternellement

A mon humble avis, la responsabilité des médias est énorme. Ce sont eux qui , tous les jours, nous font croire qu'il FAUT plus, parce que c'est BIEN. Mais bien pour qui ?

Merci d'aborder ce sujet qui m'a renvoyé vers la note de La Fabrique écologique sur les low tech que j'ai lu avec grand intérêt.
J'en profite pour renvoyer vers Jacques ELLUL, un monsieur sans doute oublié, qui avait en son temps osé une critique de la technologie [Le système technicien (1977), le bluff technologique (1988) ] et était totalement inaudible en son temps et était extrêmement visionnaire sur ce qui est en train de se dérouler.
https://www.jacques-ellul.org/
Je pense que la pensée de ce monsieur est très inspirante pour nous guider dans l'élaboration d'une définition et d'une stratégie low tech !

Simplicité, créativité et beauté me semblent adaptées avec le métier de berger(ère). D'autres également le sont aussi. Remarquables par les gestes, respectueux de l'environnement, rythme des saisons, un équilibre à trouver entre : la montagne, les animaux et l'homme. Quelques beaux outils indispensables pour garder le troupeau et la traite chaque jours. Merci à ceux et celles qui exercent encore ce beau métier et ces beaux métiers