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Quelques données...


Les méfaits de l'agriculture chimique et industrielle

L'agriculture moderne, dont l'objectif, au sortir de la seconde guerre mondiale, était de produire suffisamment pour parvenir à l'autonomie alimentaire du pays, s'est progressivement vue entraînée dans la spirale indstrielle et financière que nous connaissons aujourd'hui :

De moins en moins de paysans sur des exploitations de plus en plus grandes

Comme Michel Serres le déclarait au JDD, nous sommes passés de 50% de paysans à la moitié du XXème siècle à 1% aujourd'hui (3,3% de la population active). 

Parallèlement, les surfaces cultivées diminuent en France et la proportion des grandes exploitations (en moyenne 100 ha) augmente. (voir les chiffres de l'INSEE)

Dans le reste du monde, l’intensification de l’exode rural mondial (endettement des petites exploitations, cultures d’exportation plutôt que cultures vivrières...) creuse les disparités sociales et régionales. Au cours des 50 dernières années, selon la FAO, quelques 800 millions de personnes dans les pays en développement ont abandonné les campagnes (désertification, pauvreté...) en quête d’un «meilleur» salaire.

Erosion des terres arables

Plus de 10 millions d’hectares de terres arables se dégradent tous les ans à cause de pratiques agricoles non durables, selon une étude du professeur David Pimentel professeur à l’université Cornell aux États-Unis. La stérilisation des sols par les intrants chimiques appauvri et fini par lessiver les sols de toute leur richesse organique, 80% de la biomasse vivante. Selon les données de l’ISRIC World Soil Information, 46,4% des sols connaissent une baisse importante de productivité, avec des fonctions biologiques partiellement détruites.

Parallèlement, les terres arables disparaissent du fait de l'urbanisation galopante. Depuis le 1960 et jusqu’en 2007, la France a perdu 5,1 millions d’ha de terres agricoles, soit une perte moyenne de 111 000 ha par an affirme Philippe Pointereau dans un article pour l'INRA, 26m2 chaque seconde. L'Europe a quant à elle perdu 30 millions d’ha de terres agricoles entre 1961 et 2003.

Disparition de la biodiversité

Les labours fréquents et particulièrement les labours profonds participent à détruire la biodiversité du sol, l'utilisation massive de pesticides affaiblit des écosystèmes entiers, comme le montre une étude 2011 du WWF, et participe directement à l'extinction d'espèces comme les abeilles.

Dangers pour la santé

« Les paysans, fortement exposés aux pesticides, mais aussi les personnes qui les utilisent pour leurs plantes d'intérieur, ont statistiquement deux fois plus de chances de développer des tumeurs au cerveau, d'après une étude française publiée par la revue Occupational and environmental medecine le 5 juin » publiait le journal le Monde en 2007. Depuis, de nombreuses études sont venues mettre en lumière les dangers de ces molécules chimiques pour la santé humaine et animale. Perturbations endocriniennes, plusieurs types de cancer (gliomes, sarcomes, cancers de la prostate) ainsi que des pathologies neuro-dégénératives, des hémopathies et des troubles de la reproduction.

Pollution et gaspillage de l’eau…

Aujourd’’hui l’agriculture continue d’être la plus consommatrice d’eau parmi les activités humaines. Et pourtant 70% de l’eau utilisée est perdue par évapotranspiration ! Les activités agricoles conventionnelles utilisant engrais et pesticides entrainent une forte détérioration de la qualité de l’eau redistribuée dans les sols et acheminée vers les lacs et rivières (2 fois plus que la pollution des transports maritimes pour les océans).

Des paysans endettés et peu rémunérés

« Selon Christian Jacquiau, auteur du désormais célèbre « Les coulisses de la grande distribution », près de 97% des produits alimentaires (et 90% des produits de grande consommation) passent par les fourchent caudines de 5 centrales d’achat : Carrefour-Promodès 29 % de part du marché alimentaire français, Lucie, centrale d’achat commune à Leclerc et à Système U, 22 %, Opéra, centrale d’achats regroupant Casino-Cora (mais aussi Franprix, Leader Price, Monoprix-Prisunic) 19%, Auchan 14 % et Intermarché 13 %. Cette situation place ces mastodontes en position extrêmement confortables pour constamment négocier les prix à la baisse vis à vis des producteurs. Pour supporter cette pression, ceux-ci sont amenés à industrialiser au maximum leurs méthodes production, recherchant à fournir des volumes importants à des prix toujours plus compétitifs. (...)
Comme l’affirmait l’agriculteur Michel Morisset en 2010  : « «La grande distribution fixe des prix en dessous du coût de production. 1 kg de tomates, c'est environ 80 centimes à 1 euro pourtant la grande distribution nous l'achète à 60 centimes ! » extrait du magazine Kaizen, janv-fev 2013

Perte de l’autonomie alimentaire

Cet oligopole français, participe non seulement à industrialiser la production et à appauvrir les paysans, mais également à concentrer le pouvoir sur l’approvisionnement de nourriture dans les mains de quelques grosses sociétés. Tendance accentuée par la mainmise progressive de quelques semenciers sur l’ensemble du patrimoine vivant permettant aux paysans de, librement, reproduire leurs semences à travers le monde. "Monsanto, spécialisé dans les espèces les plus cultivées de maïs, de soja, de coton et de tomate, détient à lui seul plus d’un quart du marché mondial des semences. Un marché qu’il partage avec Syngenta, le groupe suisse ayant lui aussi racheté de nombreuses entreprises actives dans la sélection et la production de légumes. Cette concentration a fait l’objet d’une étude publiée en Suisse le 4 juin dernier commanditée par la Déclaration de Berne (DB), Swissaid et des associations suisses de consommateurs. Elle révèle que le marché européen des semences potagères appartient à quelques firmes:  parmi les 231 variétés de tomates protégées dans l’Union européenne, 36% sont la propriété de Monsanto et 26% appartiennent à Syngenta.  Idem pour les poivrons, tandis que Monsanto détient 50%  du chou-fleur et Syngenta près d’un quart de la centaine de variétés protégées. Une information que le consommateur ignore, soulignent les ONG." sources Novethic

Dérèglement climatique

Le secteur de l’agriculture représente 21% des émissions de gaz à effet de serre en France. Les activités agricoles rejettent principalement du protoxyde d’azote (surtout lié à la fertilisation azotée) et du méthane (surtout lié à la fermentation entérique du bétail et déjections animales). Si on y ajoute l'ensemble des activités de transformation et de distribution (transport), l'alimentation devient le 1er poste d'émission de GES.

Faim dans le monde

Alors que nous serions, selon Jean Ziegler, ancien rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation, capable de nourrir 12 milliards de personnes dans le monde, près d'un milliard de personnes souffrent gravement de malnutrition.

Construire une agriculture saine, durable et productive !

Alors que la situation est grave, il existe heureusement de multiples solutions !

L'agriculture bio plus performante que la conventionnelle

Une étude menée sur 30 ans aux Etats-Unis a montré que l'agriculture biologique avait de meilleurs rendements sur la durée, résistait mieux aux aléas climatique, était trois fois plus rentable, meilleure pour les sols, plus économe de 45% en énergie, créait trois fois plus d'emplois à par hectare, permettait de recharger plus efficacement les nappes phréatiques...

L’agroécologie, avenir de l'agriculture

Le rapport d’Olivier de Schütter, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, de mars 2012, montre que l’agroécologie permettrait de doubler la production alimentaire de régions entières en 10 ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au changement climatique. Rapport sur lequel s’est notamment appuyée Marie-Monique Robin pour réaliser son film les Moissons du futur. Depuis 2013, le gouvernement français et les média commencent à prendre conscience de ces potentialités.

Créer des centaines de milliers d'emplois

Terre de Liens Normandie a mis au point un "convertisseur alimentaire" permettant d'évaluer le nombre d'emplois créés dans l'agriculture biologique, si nous mangions localement. Résultat hypothétique... 600 000 emplois ! En 1998, la FNAB avait évalué de son côté le développement de l'emploi dans ses filières.

Planter partout ce que nous mangeons...

Le mouvement des Incroyables Comestibles, né à Todmorden en 2008, propose à chacun de transformer son lieu de vie en véritable potager de nourriture à partager. Ce geste qui peut paraître parfaitement anondin (installer des bacs de légumes en pleine ville) a toutefois permis à cette petite ville de recontruire 82% d'autonomie alimentaire en 3 ans, en sensibilisant l'ensemble de la population sur la nécessité de produire, transformer, distribuer et acheter local !

Faire pousser des fermes bio

Terre de Liens est une foncière permettant de collecter des fonds destiné à sortir les terres de la propriété privée et d'y installer des paysans bio. "En 8 ans, le projet qui regroupe aujourd’hui 22 structures (1 association nationale, 19 associations locales, 1 foncière et 1 fonds d’investissement), 44 salariés et près de 200 administrateurs, a permis de lever 27 millions d’euros et d’installer 200 paysans bio dans une centaine de fermes. Le montant moyen des investissements par ferme est de 180 000 euros. L’objectif pour les prochaines années est d’acheter une vingtaine de fermes par an et d’en recevoir 5 à 10 en donations." Extrait du magazine Kaizen n°3

Retrouvez d'autres actions pour (R)évolutionner l'agriculture !

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