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Utiliser la Communication Non Violente dans un groupe

Qu'on soit en entreprise, en milieu scolaire, dans une  association ou dans un cadre familial, la communication fait souvent défaut et dégénère en rapport de force. Face à ce constat, Marshall B. Rosenberg a initié un processus de communication inspiré notamment des travaux des psychologues Carl Rogers et d'Abraham Maslow, ainsi que des religions orientales et a donné naissance à la Communication Non Violente.

Qu'est-ce que la Communication Non Violente ?

Il s'agit d'un ensemble de concepts et d'outils destinés à aider les gens à établir des relations bienveillantes en eux-mêmes et avec les autres. Le terme non-violent est en référence au mouvement de Gandhi et signifie ici le fait de communiquer avec l'autre sans lui nuire.

Pour le Centre pour la Communication Non Violente promoteur de la méthode, l'objectif est également de développer une éthique de vie fondée sur l'empathie et la compassion, et un projet pour une société pacifiée.

Quel impact sur le territoire ?

Modèle actuelModèle proposé
Frustration et mutismeExpression de nos besoins authentiques
Relations déshumaniséesReconstruction des liens sociaux
RivalitéCoopération
Rapport de forcesRelations simples et sincères

 

 

 

 

 

Mettre en place la Communication Non Violente

Mettre en place la Communication Non Violente permet au groupe de :

  • Retrouver et exprimer ces besoins authentiques car la méthode de la CNV consiste à observer une situation sans jugement.
  • Reconstruire des liens simples et sincères car la CNV instaure une réelle relation d'échanges dans le respect de soi et de l'autre.
  • Favoriser la coopération pour désamorcer des conflits inutiles dus à une communication inadéquate, et pour apprendre à mieux gérer les conflits.

Comment faire ?

La CNV se vit sur deux plans:

  • le premier, fondement de la démarche, est l’intention de bienveillance et la recherche d'une qualité de relation
  • le deuxième, concret, est une façon de communiquer qui sert cette intention

Elle est constituée de quatre étapes :

1. Observation des faits, de façon neutre : la CNV recommande de parler de faits concrets pour décrire les événements plutôt que de juger ou d’interpréter.

2. Identification et expression des sentiments : la CNV invite à développer notre intelligence émotionnelle pour accueillir et exprimer toute la palette des émotions et leurs messages.

3. Reconnaissance des besoins, révélés par les sentiments : universels et vitaux, ils constituent un terrain sur lequel les êtres humains peuvent se comprendre.

4. Formulation d'une demande claire, concrète, positive et négociable : une demande ouverte, sans exigence, permet de passer à l’action pour satisfaire tous les besoins en présence.

Ce processus repose sur différentes aptitudes dont principalement : l'auto-empathie ou écoute de soi, de ses besoins, l'honnêteté ou expression de son propre vécu sans juger ni agresser quiconque, l'empathie ou accueil respectueux du vécu de l'autre et la gratitude ou capacité de célébrer les beautés de la vie et les progrès.

Exemple d'application de la CNV

Votre enfant laisse ses vêtements un peu partout dans la maison et vous aimeriez bien qu’il range un peu ses affaires.

Marshall Rosenberg illustre les deux types de communication les plus fréquemment employés par deux animaux (chacal et girafe) :

Le langage Chacal est basé sur la domination.

• Utilise des formes de violence (insulte, menace)

• Cherche à convaincre

• Utilise des formes de manipulation : culpabilité, honte, éloge, punition, récompense

• Insinue souvent que l’autre est la cause de ses sentiments ou réactions

• Cherche à outrepasser la liberté de choisir (la sienne ou celle des autres)

Dans notre exemple, la demande de rangement en langage Chacal pourrait être :

"Tu es insupportable de laisser trainer tes affaires comme ça, tu n’as aucun respect pour les autres personnes qui vivent ici, tu ne penses vraiment qu’à toi… surtout que tu es le premier à trouver que c’est plus agréable quand c’est rangé, je ne te comprends pas…"

Le langage Girafe, en revanche, déploie les quatre étapes et permet à l’autre de décider, en toute liberté de répondre « oui » ou « non » à la demande exprimée :

"Lorsque tu laisses tes vêtements dans le salon [observation], je suis de mauvaise humeur [expression] car j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons [besoin précisé]. "Pourrais−tu, s’il te plaît, prendre tes affaires et les mettre dans ta chambre ?" [demande précise et concrète].

En utilisant ces quatre points et en aidant l’autre à faire de même, nous établissons un courant de communication qui débouche naturellement sur la bienveillance.

Quelles sont les structures qui peuvent vous aider ?

CNV

Le site francophone sur la Communication Non Violente propose des formations, vous initie aux outils de la non-violence et publie régulièrement des articles sur la question.
www.nvc-europe.org

Thomas d'Ansembourg

Téléchargements, formations et conférences de Thomas d’Ansembourg : http://www.thomasdansembourg.com/fr/
 

Quelques lectures

  • "La communication non violente au quotidien", Marshall Rosenberg, Ed. Jouvence, 2003.
  • "Clés pour un monde meilleur, Communication Non Violente et changement social", Marshall Rosenberg, Ed. Jouvence, 2009
  • "Les mots sont des fenêtres (ou des murs)", Marshall Rosenberg, Ed. Jouvence, 1999
  • "Cessez d'être gentil, soyez vrai ! Être avec les autres en restant soi-même"

, Thomas d’Ansembourg, Les Éditions de l’Homme,-janvier 2001 (Edition spéciale en vente + un CD de la conférence) 

Ils l'ont fait !

"Le groupe SQLI passait à une taille plus importante, et il était important de garder l’esprit originel de la société. Nous avons découvert la CNV par la fondation SQLI, et nous avons trouvé que cette méthode résonnait en terme de valeur. Nous avons alors co-construit avec une consultante, une formation adaptée à nos besoins.

Nous avons commencé par lancer un pilote sur une zone géographique : Lyon / Suisse / Maroc. Nous avons déroulé (le programme de ces formation – NDLR) des responsables d’entité aux middle managers. La formation 1er niveau se déroule sur 3 jours pleins et consécutifs. Une fois ce pilote passé, les résultats sont apparus à moyen terme (après plus de 6 mois ) : nous avons pu observer sur les entités pilotes un collectif bien meilleur et un esprit d’innovation plus fort. Les résultats quantitatifs étaient d’ailleurs au rendez-vous. Une communication externe presse (France 3 + le Progrès) a généré ensuite le « Buzz » et les autres entités du groupe ont donc été demandeuses de faire partie de l’aventure. Le déploiement sur toutes les agences a donc ensuite été opéré.

Le plus difficile a été de mobiliser des personnes sur 3 jours consécutifs sur une thématique qui n’est pas palpable ni mesurable à court terme !
La motivation sur le pilote de quelques personnes a permis de lancer l’initiative, mais le déploiement sur les autres entités aurait été beaucoup plus difficile sans le « Buzz » venu grâce au reportage presse.

La deuxième difficulté, c’est la suite ! On prend conscience après 3 jours de nos mauvaises habitudes en communication, on arrive à appliquer à 10% du temps de meilleurs réflexes ... Une piqure de rappel est donc utile. Nous avons fait une journée de rappel avec un groupe, mais il faut encore travailler sur la question de la continuité.

Il y a 3 grands intérêts :

- Sur le court terme : créer un esprit collectif à l'issu des 3 jours de formation entre les personnes d’un même groupe.
-Mettre en cohérence des valeurs d’entreprise avec une méthode de communication : permettre à chacun de se retrouver dans son appartenance à la société à travers cette formation.
-Favoriser le collectif à moyen terme : avoir des échanges plus fluides, une meilleure cohésion d’équipe et favoriser le travail collaboratif. »

Grégory Palliere, responsable en ressources humaines au sein du groupe SQLI.