Caillou Blanc #1
« Mieux vaut cueillir qu’en pleurer », une journée au Caillou Blanc
L’Arche de Jean Vanier crée et anime des lieux de vie partagée entre des personnes handicapées mentales et les assistants qui les accompagnent. Depuis quelques mois, un partenariat se tisse avec le Mouvement Colibris et, notamment, avec la communautés des oasis. Il y a quelques semaines, au début de l’année 2018, Pierre Jacquand, le directeur de l’Arche, m’a dit : « Pour réellement mesurer ce que l’on peut faire ensemble, il faut que tu ailles sur le terrain ». Nous avons donc décidé que je passerais quelques jours à l’Arche du Caillou Blanc, une communauté fondée en 1982 à Clohars-Fouesnant, une ville de 2 000 habitants au Sud de Quimper. Quelques semaines plus tard, mardi 7 mai 2019, Jean Vanier mourait, laissant derrière lui le Caillou Blanc comme toutes ces communautés de tendresse qu’il avait si puissamment inspirées...
« Tout recommencer à chaque fois »
La communauté du Caillou Blanc se situe dans le village de Clohars-Fouesnant, un « village dortoir » de 2 000 habitants, avec une belle Église du XVe siècle mais sans aucun commerce. On commence par une visite de l’Arche, qui s’étale sur cinq blocs d’habitats : les bureaux, la ferme du Pont où l’on travaille, et les trois foyers où l’on vit. Le premier lieu que l'on traverse est le foyer Saint-Joseph. Le bâtiment est neuf, construit grâce aux subventions publiques. De grandes baies vitrées s’ouvrent sur un jardin en friche et des couleurs chaudes et vives s’étalent les murs. Nous croisons Marie, la vingtaine, arrivée au Caillou Blanc pour un stage d’un mois dans le cadre d’un partenariat avec son école, l’IFF Europe (École Supérieure en Formation Humanitaire et Orientation). Comme beaucoup d’autres, elle a décidé d’y revenir pour un service civique d’un an, qu’elle a prolongé d’une année supplémentaire comme volontaire. « J’ai rapidement monté un projet de médiation animale entre résidents et animaux - deux chèvres, un chien et un lapin. On travaille le contact, la mémoire, l’hygiène, le lien… » Bénédicte précise : « La particularité du Caillou blanc est que l’on accueille chacun comme il est et on lui laisse la place de monter le projet ou l’atelier qui correspond à son savoir-faire et ses envies ».
« Et puis surtout, on fait des grosses fêtes pour le départ des services civiques ! Parce que le Caillou blanc, sans eux, ça serait bien triste », reprend Christophe. Moins enthousiaste, Léo ajoute que c’est lourd de devoir quitter des personnes chaque année, après s’être attaché à elles, « il faut tout recommencer à chaque fois ». Je découvre plus tard que ce va-et-vient régulier, s’il est difficile à gérer affectivement, est une volonté de la communauté de ne pas se refermer sur elle-même ni de se laisser aller à la facilité du « rôdé ». J’apprends aussi que les personnes de passage ne s’en vont jamais vraiment. Quelques minutes plus tard, nous croisons Anaïs. Volontaire en 2014, elle revient chaque trimestre depuis et a passé plusieurs années dans d’autres communautés de l’Arche.
Cultiver un savoir-faire artisanal
Juste à côté, se trouve le deuxième bâtiment de Saint-Joseph. Ancien, il finit d’être entièrement rénové, en très grande partie grâce aux compétences internes de l’ESAT[1], un établissement créé au sein du Caillou Blanc, permettant à une partie des résidents d’y travailler. Le parquet, les tables, les enduits chaux chanvre, l’électricité, les jardins… ont été réhabilités par les ateliers de l’Arche. Quant à l’aménagement, il est entièrement issu de la récupération. « On est obligés de se mettre aux normes ERP[2] en fonction des risques, m’explique Bénédicte. Ça nous fait mal au cœur parce que c’est cher et souvent froid mais on essaie de personnaliser au maximum ». Ce bâtiment accueille la salle communautaire et les appartements de l’École de Vie, destinée à des jeunes qui ont besoin de prendre recul. Aujourd’hui, elle accueille Déoda, un jeune séminariste, et Jérémy qui a arrêté son CAP menuiserie. C’est lui que nous croisons dans la salle communautaire. Avec Serge, ils montent des meubles récupérés la veille pour garnir la nouvelle cuisine. Je comprends que la communauté met les bouchées doubles pour que tout soit prêt pour le Jeudi Saint.
À quelques minutes de Saint-Joseph, au bout d’un joli chemin en forêt, se trouve la Ferme du Pont. Elle est le lieu d’activité du Caillou Blanc. D’un côté, l’ESAT avec les espaces verts, le gros atelier de menuiserie / ébénisterie et la cuisine. De l’autre, l’atelier découverte pour ceux qui ne peuvent pas travailler à l’ESAT. Dans la scierie je tombe sur Jean-René, l’une des premières personnes accueillies. Arrivé l’année de création du lieu, en 1982, il m’explique qu’il est à la retraite mais qu’il continue à travailler le bois, en fabriquant des bûchettes les lundis, mercredis et jeudis. « C’est comment ton prénom ? Gabrielle ? Comme Johnny. » Ça n’est pas la dernière conversation que j’aurai sur le rocker, véritable star au Caillou Blanc, pour mon plus grand bonheur. Mais nous sommes vite interrompus par Léo « Il est 11h41, pétard ! Faut aller manger. » Avant de monter dans le bus, je tombe sur Cécile, coquette et cérémonieuse avec l’arbre de Pâques qu’elle vient de fabriquer. « Bonjour Madame. Je suis décoratrice. Ma passion, c’est les plantes et les objets ». Le lendemain, elle m’emmènera en effet dans sa serre, merveilleux petit royaume fait d’aloe vera, de géraniums et d’amour. Elle me fera aussi part de sa passion non secrète pour Yves Duteil à qui elle écrit chaque année et qu’elle a expressément convié à ses 70 ans.
Prophéties
Le soir, alors que tout le monde va se coucher au compte-gouttes, que les volontaires tardent un peu dans la salle commune, seul endroit où l’on capte internet, Damien me tend un joli carnet au fronton duquel est inscrit « Fleurs de pensées ». Il m’explique que, depuis des années, ils notent des phrases entendues. Drôles, profondes, décalées, il semble qu’elles ne constituent pas uniquement la mémoire du foyer, mais qu’elles forment aussi une sorte de grand récit prophétique - situé à mi-chemin entre la Bible et les Monty Pithon… Extraits.
« Mieux vaut cueillir qu’en pleurer », Greg, 18 novembre 2015
« C’est pas parce que des ptits cons mettent le feu à la grange que la grange doit brûler », Damien, 16 novembre 2015
« Le cœur, c’est bon pour la santé. », Yann, 25 novembre 2015
« Fais-toi remonter la morale », Yann, 23 décembre 2015
« Ici t’es à l’école de l’amour et parfois, tu te tapes des mauvaises notes », Jean-René, septembre 2017
« Faut pas tourner dans le vide, faut pas rester comme ça, sinon, ça fait du mal avec du bien », Yann, 21 juillet 2017
« La vie nous fait des cadeaux. Mais nous faisons aussi des cadeaux à la vie », Stéphane, 11 décembre 2017
« Il y a toujours une idée qui traine dans le sourire de Babeth », Gregory, 11 décembre 2018
« Je suis fier d’avoir rencontré ma blague », Yann, août 2018
« Il faut s’aimer les uns les autres et que les enfants aient le sens de l’humour », Yann, 4 février 2018
Équilibre entre travail, santé et spiritualité
Nous déjeunons au foyer Ti Lévenez, qui, comme les deux autres, accueille en moyenne six à sept personnes en situation de handicap et trois à quatre assistants. Florian, jeune service civique gai et dynamique remplit les assiettes, taquine et embrasse tout le monde tout à la fois. Au menu : salade avocat maïs, lentilles et riz, tiramisu aux fruits rouges. Douze personnes partagent la même table. On parle des évènements passés et à venir de la communauté, du travail de la matinée, de Pierre Rabhi... Après le repas, Célia renverse du café sur la table. Claude passe l’éponge. Anaïs, ancienne volontaire, demande à Célia, au début réticente, de tout de suite s’activer pour ne pas laisser Claude nettoyer à sa place. Un échange calme mais déterminé finit par voir Célia se lever de mauvaise grâce et s’exécuter. Je devine pour la première fois, sous les atours du joyeux bordel, un cadre pédagogique conséquent et maîtrisé.
Témoignage de Florian, service civique depuis 7 mois au Caillou Blanc
« Je suis d’abord venu faire du bûcheronnage pendant 3 jours. J’ai été saisi par la relation qui existait entre les gens... C’était juste magique. Alors je suis revenu pour une année.
Comment dire… Je me sens vivant ici. Avant, j’attendais que le temps passe. Ici, je vis un quotidien d’une intensité hors du commun. On me fait confiance, on me fait voir les bons côtés de moi-même, il n’y a aucun jugement et une bienveillance immense.
Pour mon anniversaire, on a fait le « tour des bougies ». Une bougie va de personne en personne et chacune d’entre elle dit ce qu’elle pense de celui qu’on fête. Quand ça a été le tour de Gene, elle a fait des blagues. Et elle a fini par dire ça : « tu as toujours le même sourire qu’avant. » Je savais ce que ça voulait dire, j’ai été bouleversé.
Je suis hyper sensible de nature, ce qui est compliqué à vivre dans une société avec les impératifs virils que l’on connaît. Ici, je n’ai plus à cacher cette part de moi-même ; j’apprends à l’accepter et à prendre du recul. Bertrand, le fondateur du Caillou Blanc dit que la force d’un homme est de pleurer et non de cacher ses larmes. »
Je passe l’après-midi dans la salle communautaire, à coller des patins sous les pieds des nouvelles tables. Je suis en équipe avec Serge, dit Sergio. Arrivé il y a trente ans sur les conseils de son éducateur, après quelques années difficiles à travailler à Douarnenez, Serge est externe. Il habite dans le village et vient travailler à l’ESAT du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30. Il fait néanmoins partie de la communauté. « C’est plus qu’un travail », me confie-il rapidement. On rigole beaucoup, on chante Johnny, Hervé Villard et Richard Anthony jusqu’à ce que Jimmy mette AC/DC sur sa petite enceinte. « Penses tu ! On sera sage quand on sera mort ! » me dit Sergio, sans que je puisse dire à laquelle des deux acceptions du mot « sage » il se réfère...
En fin de journée, je vais à la petite chapelle construite entièrement par les résidents. Une très jolie bâtisse en pierre avec une charpente intérieure en bois de la forme d’une coque de bateau retournée. Solange, Thérèse et Xavier s’y retrouvent pour chanter, se recueillir et prier pour le Pape et la nièce de Xavier.
Simplicité, gaieté et liberté sont au cœur du foyer
Avant le dîner, il y a la réunion de foyer hebdomadaire, celle du lundi soir. Assis en cercle autour du grand feu, Anne balaie la semaine et le programme d’activité de chacun. Trajets à l’extérieur, séances de kiné, célébrations de la Semaine Sainte… Elle propose à Jean-René de l’héberger chez elle pour le week-end de Pâques, pour qu’il ne reste pas seul dans un foyer déserté par les personnes parties dans leurs familles pour les fêtes. Tout le monde s’exclame en hurlant « Oh la chaaaannnnce !!! Et noooouuuus ??? » De son côté, Yann s’intéresse à moi ; il me pose des questions sur mon arrivée, mes goûts, mon travail. Mélanie, assise à côté de moi, chuchote à mon oreille : « Je crois que Yann voudrait bien que tu restes, toi aussi, un an voire deux… En fait, que fais-tu pour les cinq années qui viennent ? »
Ce moment est à l’image d’un accueil général merveilleux ; l’on se sent tout de suite intéressant, aimé et pris en compte. Nous nous donnons la main pour terminer la réunion par un Notre Père. Au moment de prononcer « Amen », mon voisin de gauche presse légèrement ma main.
Cette vie de foyer de la fin du jour peut se résumer en un grand éclat de rire qui ne s’interrompt que peu. La franche gaieté est pourtant celle d’un groupe qui traverse une difficulté, comme l’arrêt maladie de la responsable du foyer me le laisse deviner. Les émotions, intenses, parfois contradictoires, mêlées et changeantes sont en effet accueillies avec une simplicité déroutante. On retrouve cette approche brute, exempte de filtre et de manières, dans la parole. On parle de la mort, de son histoire personnelle, de la maladie comme on parle du temps qu’il fait – ou du moins est-ce l’impression que j’ai. Pendant le repas, alors que nous parlons de choses et d’autres, Jean-René tend sa main vers moi, la pose sur la table et me dit tout bas : « La vie communautaire, c’est difficile. Souvent, on s’accroche. Moi, je m’accroche. » Une fois encore, je ne sais, dans sa bouche, quelle signification donner à ce verbe, « accrocher ».
Témoignage de Damien, assistant depuis 4 ans
« Je suis d’abord passé par le village Saint-Joseph, puis par l’Arche de Lanza del Vasto à Pont-l’Abbé. C’est la rencontre avec Jean Vanier à Trosly qui m’a donné envie de rejoindre le Caillou Blanc. Le contact, la tendresse, la bienveillance… on vient tous pour la même chose au fond.
Le premier jour où je suis arrivé ici, je ne connaissais encore personne. Jean-Pierre, trisomique, m’a pris dans ses bras. Et là, quelque-chose s’est dégonflé. C’était extraordinaire. C’était il y a quatre ans, et je suis toujours là. J’ai vécu des moments magiques : l’ambiance joyeuse, la qualité et la profondeur de ce qu’on vit… On a notamment accompagné Pascal dans la mort, après une longue maladie dégénérative. Comme souvent ici, ça a été riche et épuisant. On touche à des choses qu’on n’a pas l’habitude d’aller voir.
Aujourd’hui je pense que je vais partir, pour plein de raisons. Je suis très fatigué, j’ai besoin de retrouver une vie privée et puis, j’ai envie de me mettre au service des personnes dans la misère et l’urgence.
C’est pas tout rose ici. Il y a des frustrations et de la souffrance, pour tout le monde. Mais je ressors enrichi. Il y a quatre ans, j’aurais pas été capable de parler comme ça. Faudrait prendre une photo à l’arrivée et au départ. Pendant tout le temps qu’on passe ici, des choses invisibles se passent, qui te transforment petit à petit. Il y a le mot d’ « aura » qui me vient à l’esprit, c’est pas le bon mais…
Comment on part après quatre ans ? On pleure. C’est la saison des larmes. »
Celui qui était handicapé et celui qui ne l’était pas
Un peu plus tard, Marion, une volontaire, me prend à part. Elle m’explique que le fou rire qu’elle a eu pendant que je parlais à Xavier, n’était pas à prendre contre moi. C’était nerveux parce qu’elle m’avait entendu maladroitement répondre à l’une de ses questions sur la schizophrénie qu’il était difficile de vivre avec. J’apprends alors à cette occasion que Xavier est lui-même diagnostiqué schizophrène, ce que son aspect, sa douceur ne m’auraient jamais laissé imaginé. « C’est ça aussi l’accueil. Les malentendus, les phrases qui peuvent blesser… et c’est ce qu’on cherche. On ne veut pas surprotéger les personnes accueillies, il ne faut pas qu’elles soient coupées de la vraie vie. » m’explique Marion.
Dans le train du retour, je m’étonne de ne voir aucune personne handicapée autour de moi. Ça fait drôle, d’un coup, quand on s’est habitué à cette proximité un peu dissonante, mais si drôle et si douce. J’ouvre mon ordinateur et, en commençant à écrire mon article, je me dis que j’y préciserai le moins possible qui est handicapé et qui ne l’est pas. Histoire de suggérer ce que j’ai senti au Caillou Blanc - une limite souvent floue entre les deux. Et que je continue à sentir dans ce train, au milieu de tous ces gens dits normaux.
L’Arche du Caillou blanc en chiffres
La communauté de 120 personnes réunit 44 personnes ayant un handicap mental, 40 salariés, 12 services civiques et volontaires et une trentaine de bénévoles.
Les lieux de vie
* 20 personnes vivent dans les trois foyers de la communauté
* 17 externes vivent seules ou dans leur famille et rejoignent la communauté en journée pour travailler à l'Établissement et service d'aide par le travail (ESAT) ou à l'atelier occupationnel.
* 2 jeunes qui ont besoin de temps de recul pour envisager l’avenir vivent à l’École de vie
Les lieux de travail
* 22 personnes, dont 13 externes, travaillent au sein de l'ESAT qui se divise en trois secteurs :
- menuiserie et ébénisterie
- cuisine (confection des repas du midi pour toute la communauté, soit une soixantaine de repas par jour à base de produits frais)
- jardin/espaces verts
* L’atelier occupationnel, « atelier découverte » situé dans la Ferme du pont, propose des activités éducatives et artistiques à 13 personnes handicapées, dont 4 externes.
Accueil de jeunes
Plusieurs centaines d’écoliers viennent régulièrement découvrir la communauté. Depuis de nombreuses années, des « chantiers jeunes » sont organisés par la Mission Jeunes de L'Arche Le Caillou Blanc dans d’autres pays européens.
Les accusations de viol à l'encontre de Jean Vanier
Dans un communiqué publié samedi 22 février 2020, l'Arche Internationale révèle les résultats d'une enquête ouverte en avril 2019, peu de temps avant la mort de Jean Vanier, leur fondateur. "Au cours de cette enquête, des témoignages sincères et concordants portant sur la période 1970-2005 ont été reçus de six femmes adultes non handicapées, qui indiquent que Jean Vanier a initié avec elles des relations sexuelles, généralement dans le cadre d’un accompagnement spirituel, et dont certaines ont gardé de profondes blessures."
L'équipe de Colibris le Mag est particulièrement choquée par ces révélations de violences faites à ces femmes, d'autant plus que cela entâche l'image d'un réseau aux valeurs et aux actions d'une grande qualité humaniste et morale.
Pour en savoir +
- Le site français de l'Arche de Jean Vanier
- "L’Arche de Jean Vanier, une école du cœur", sur Colibris le Mag
Crédits Photos : Elodie Perriot, Arche Jean Vanier
[1] Établissement et service d'aide par le travail, qui permet aux personnes en situation de handicap d'exercer une activité professionnelle.
[2] Les ERP (Établissement recevant du public) sont des bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Ils répondent à des types d'autorisation de travaux ou règles de sécurité particulièrement contraignants.
Commentaires
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BRAVO
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BRAVO
Emotion
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Très touchant ce qui se dégage de l'article et de chacun de ces Etres si précieux !
Bravo à tous, à chacun. Merci !
l'arche en charente
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je suis trés heureuse de decouvrir votre article sur le site COLIBRIS;
je suis touchée car mon fils est acceuilli à l'Arche des Sapins à LIGNIERES SONNEVILLE en Charente depuis 6 ans en esat.OUI c'est un lieu de Fraternité porteur d'une Humanité qui se construit chaque jour.
Amitiés